Les Troupes de la Marine

Au 18e siècle, est-ce que les troupes de la marine étaient différentes des troupes de terre du point de vue des manoeuvres/type de combat, entraînement, équipement?

Oui, la Coloniale était plus légèrement équipée, peuplée de seconds couteaux, de repris de justice et d'aventuriers. C'était une troupe d'assaut, de combats au corps à corps, d'attaque rapide pouvant se monter avec peu de préparation. Elle était formatée pour le combat contre les indigènes, (mal) armés par les puissances concurrentes, les Chinois, les Malgaches, les royaumes Africains.

Ils n'étaeint ni équipés, ni entrainés, ni disciplinés pour une guerre contre une puissance européenne.

pfff, médisance de jaloux

viper37 a écrit:

Au 18e siècle, est-ce que les troupes de la marine étaient différentes des troupes de terre du point de vue des manoeuvres/type de combat, entraînement, équipement?

au XVIIIe les troupes de marines étaient presqu'inexistantes
http://www.troupesdemarine.org/traditions/histoire/hist003.htm

Oups... Je me rends compte que je me suis trompé de siècle...

En bon canadien, je pense que Viper parle des Cie Franches de la Marine qui servaient dans les colonies (et particulièrement au canada) vu que la marine avait la gestion de leurs défenses en théorie.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnies_franches_de_la_marine

Pour autant que je saches ce sont des troupes françaises tout ce qu'il y a de plus normal, nonobstant leur appellation (qui signifie seulement qu'elles sont levées en dehors de tout cadre régimentaire et équipées au bon vouloir de celui qui les crée) et leur ministère de tutelle.
Ils bénéficient d'un uniforme standardisé, qui pour des raisons de simplicité d'approvisionnement sera utilisé par les régiments envoyés au canada (mais qui finalement préféreront quand même recevoir LEURS uniformes).

Sinon les autres troupes de marine du XVIIIéme siècle sont soit rapidement transformées en vrais régiments et/ou servent de garnisons pour les ports/arsenaux/fortesses côtières etc.

ah effectivement ce ne sont pas les mêmes. Ces troupes là sont exclusivement terrestres en dépit de leur solde versée par le ministère de la marine

Tout dépend du contexte. Mosquito extrapole à partir du XIXe siècle: une différence marquée de la «qualité des hommes » ne s'applique guère au XVIIIe, où les troupes de terre sont aussi formées de repris de justice, d'aventuriers, de second couteaux, de débauchés... Le recrutement se fait d'abord dans les provinces de l'Ouest, puis, avec le temps, le Midi va être mis à contribution.

Le recrutement entraîne des différences marquées: en France, le lien avec l'officier est plus solide: il recrute, il forme, il est là à chaque étape (ou presque) et habite non loin de ses hommes. Les Troupes de la Marine sont recrutées par des professionnels du recrutement, et convoyés à travers toute la France. Ils vont rencontrer leurs officiers seulement aux Colonies et généralement, ceux-ci sont bien davantage intégrés à la société coloniale que les nouveaux arrivants. Mais les troupes vont être accueillies par un noyau de soldats «professionnels» qui persistent dans le service. À Louisbourg, par contre, tout semble indiquer une ségrégation plus dure entre officiers et soldats qu'ailleurs aux colonies ou même en France.

En Amérique du Nord, ce sont les Troupes de la Marine qui vont précisément être les troupes que l'expérience va former au combat amérindien, avec remplacement du matériel à l'avenant (hache plutôt que baïonnette, par exemple).

Indépendamment du contexte colonial, le Ministère de la Marine publie une discipline et un exercice différent des troupes de terre ; la disponibilité des exercices fait que l'on suit celle qui nous tombe sous la main.

Ce sont aussi des Compagnies Franches: c'est-à-dire qu'elles ne sont pas «incorporées» et peuvent être facilement détachées en plus petites unités. Des forts avec des garnisons de moins de 10 personnes en Amérique du Nord ne sont pas rares. De même, les officiers progressent au mérite, à la protection (patronage) et à l'ancienneté: pas d'achat de compagnies dans la Marine.

Pour l'équipement, la Marine s'approvisionne surtout à la manufacture de Tulle ; des fusils plus légers (de Saint-Étienne) sont aussi distribués. Les habillements sont habituellement confectionnés en France et j'ai pu relever des différences «locales»: des habits doublés en laine pour le Canada, doublés de lin pour la Louisiane. Comme je le disais plus haut, la baïonnette tend à disparaître au profit de la hache / du tomahawk (appelé en français «casse-tête») au Canada et en Louisiane.

J'avoue que je ne sais pas précisément la différence avec les fusiliers de la Marine qui sont embarqués à bord des navires, ni si les hommes qui servent dans les arsenaux de Brest, Rochefort et Toulon obtiennent une formation de base absolument différente.

Les «Troupes de la Marine» sont finalement incorporées aux Troupes de Terre au cours du XVIIIe siècle (1775 ? la réponse doit être qq part sur le net...)

@Hildo & Keyan: Au XVIIIe siècle, par contre, tous les intervenants parlent bien des «Troupes de la Marine». Personne n'utilise les «Compagnie Franches», terme qui a disparu avec le temps.

Keyser Pacha a écrit:

En bon canadien, je pense que Viper parle des Cie Franches de la Marine qui servaient dans les colonies (et particulièrement au canada) vu que la marine avait la gestion de leurs défenses en théorie.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnies_franches_de_la_marine

Pour autant que je saches ce sont des troupes françaises tout ce qu'il y a de plus normal, nonobstant leur appellation (qui signifie seulement qu'elles sont levées en dehors de tout cadre régimentaire et équipées au bon vouloir de celui qui les crée) et leur ministère de tutelle.
Ils bénéficient d'un uniforme standardisé, qui pour des raisons de simplicité d'approvisionnement sera utilisé par les régiments envoyés au canada (mais qui finalement préféreront quand même recevoir LEURS uniformes).

Sinon les autres troupes de marine du XVIIIéme siècle sont soit rapidement transformées en vrais régiments et/ou servent de garnisons pour les ports/arsenaux/fortesses côtières etc.

c'est ça que je cherchais, mais comme Oex le dit, on ne parle pas de compagnies franches :)

Ok, c'est noté. :)

Mais les "troupes de marine", ça regroupe plein d'autres choses comme le montre l'article d'hildo.
Les bombardiers de la marine, le régiment des galères etc etc.

Oui, mais cet article mêle un peu tout et se goure dans la chronologie.

Les Troupes de la Marine, historiquement, sont toutes les troupes qui ressortent directement de l'autorité du Ministre de la Marine: elles apparaissent sous et pour Colbert, qui soustrait ainsi des soldats à l'autorité des Le Tellier.

À ces troupes françaises s'ajoute le régiment de Karrer (puis d'Halwyll) qui ne sert pas la Compagnie des Indes, mais bien la Marine. Des compagnies détachées servent à Rochefort, Louisbourg (puis, après la mutinerie, à la Martinique), la Louisiane et Saint-Domingue.

Les troupes de la Compagnie des Indes servent la Compagnie. Les passages sont fréquents entre les troupes de la Compagnie et la Marine, mais aussi entre lesdites troupes et les troupes de terre. Elles relèvent, comme la Comapgnie des Indes, de l'autorité du Contrôleur-Général des Finances. Elles ne sont jamais désignées sous le vocable de «Troupes de la Marine».

Les divers régiments évoqués par l'article cité par Hildo finissent rapidement par être englobés par l'Armée de Terre et sont toujours désignées, soit par le nom de leur régiment (ne les distinguant en cela pas des autres régiments) soit sous le vocable des «Galères», un corps assez particulier.

Ce n'est que par la suite que, voulant regrouper toutes les troupes qui ont eu un jour un lien avec les vaisseaux qu'on applique rétrospectivement ce nom de «Troupes de la Marine» à des corps aux histoires et destins disparates. D'ailleurs, à l'exception éphémère des légions coloniales du 18e siècle, les «troupes de la Marine» qui suivent la Guerre de Sept Ans vont toutes relever de l'Armée de Terre.