Douleur physique et littérature

Je vais probablement devoir écrire une série de petits articles sur la douleur physique dans l'art (pour un labo pharmaceutique commercialisant des antalgiques ... )

Je vois assez clairement de quoi je vais parler en arts graphiques (mais toutes les bonnes idées sont les bienvenues).

J'ai une vision moins large en terme de littérature. Et ma question est donc quelles pages littéraires vous viennent à l'esprit qui parleraient le "mieux" de la souffrance physique ?

J'ai en tête quelques passages des cavaliers de Kessel, je voudrais éviter l'expression "convenue" de la souffrance des camps de la mort comme celle de Primo Levi.

Toub a écrit:

Je vais probablement devoir écrire une série de petits articles sur la douleur physique dans l'art (pour un labo pharmaceutique commercialisant des antalgiques ... )

Je vois assez clairement de quoi je vais parler en arts graphiques (mais toutes les bonnes idées sont les bienvenues).

J'ai une vision moins large en terme de littérature. Et ma question est donc quelles pages littéraires vous viennent à l'esprit qui parleraient le "mieux" de la souffrance physique ?

J'ai en tête quelques passages des cavaliers de Kessel, je voudrais éviter l'expression "convenue" de la souffrance des camps de la mort comme celle de Primo Levi.

Ça vaut ce que ça vaut mais tu as quelques passages dans Dune(Gom Jabar et boite à douleur, agonie de Kynes, consommation de l'Eau de vie)

Ca doit se trouver, mais j'ai moi aussi du mal à retrouver où. Dans La musique du hasard de Paul Auster peut-être, mais c'est plus associé à la fatigue. Dans le Désert des tartares de Buzatti, mais c'est plus associé à la perte de forces. Dans les Frères Karamazov de Dostoïevski, mais c'est Aliocha qui s'inflige lui-même la douleur (c'est sans doute pas dans les termes qui siéraient au labo ).

Plus directement sur les antalgiques, Proust parle à plusieurs reprises du laudanum (mais même parenthèse que précédemment;))

Il y a plein de trucs dans Cioran, la maladie de la pierre chez Montaigne.

Je ne suis pas non plus censé écrire un truc exhaustif (et puis je tiens à me situer plus dans le champs de la description de la douleur, plutôt que du traitement de la douleur à travers les âges).

Forezjohn a écrit:

Ça vaut ce que ça vaut mais tu as quelques passages dans Dune(Gom Jabar et boite à douleur, agonie de Kynes, consommation de l'Eau de vie)

Vu ton propos Herbert peut etre interessant puisqu'à replacer dans son contexte historique, il est à la fois avant gardiste(écologie) et dans son époque : expérimentation des drogues et psychologie.

Forezjohn a écrit:

Forezjohn a écrit:

Ça vaut ce que ça vaut mais tu as quelques passages dans Dune(Gom Jabar et boite à douleur, agonie de Kynes, consommation de l'Eau de vie)

Vu ton propos Herbert peut etre interessant puisqu'à replacer dans son contexte historique, il est à la fois avant gardiste(écologie) et dans son époque : expérimentation des drogues et psychologie.

Et ça tombe bien, je l'ai à la maison.

John, décidé à recaser son navet bouquin.

Je suis très mauvaise langue car je l'ai pas lu en entier en plus.

Mauclerc a écrit:

John, décidé à recaser son navet bouquin.

Je suis très mauvaise langue car je l'ai pas lu en entier en plus.

Disons que celui là je le connais bien, donc je suis sûr de pas dire de bêtises

Le thème c'est la douleur physique ou c'est plus général ? Non parce qu'en l'état tu peux partir du calvaire évangélique et remonter, le Malade Imaginaire, les Carnets d'un jeune médecin de Boulgakov...

C'est vraiment la douleur physique telle qu'exprimée dans une oeuvre. Pas les souffrances du jeune Werther ...

Par exemple la colique vésicale de Montaigne

"on te voit suer d'ahan, pâlir, rougir, trembler, vomir jusques au sang, souffrir des contractions et convulsions étranges, dégoutter parfois de grosses larmes des yeux, rendre les urines épaisses, noires et effroyables, ou les avoir arrêtées par quelque pierre épineuse et hérissée qui te point, et écorche cruellement le col de la verge, entretenant cependant les assistants d'une contenance commune" (Livre III, chapitre XIII, page 1699).

En peinture, ça peut donner ça par exemple

Ca aussi (toute la série des crucifiés de Grunenwald)

En musique, tu as "Careful with that axe, Eugene" de Pink Floyd sur l'album Ummagumma
On entend bien la douleur au milieu du morceau.


Edit : la version studio est sur l'album Relics, c'est le live qui est sur Ummagumma

Le cri

Je propose Les Caves du Vatican de Gide (avec le fameux poinçon) et Je m'Appelle Asher Lev dans lequel un artiste hassidique est conduit à peindre des crucifixions parce que c'est la représentation classique de la douleur.


Sinon il doit bien avoir des trucs chez Proust... Il y a Knock aussi mais ce sera sans doute trop convenu.

Hildoceras a écrit:

Le cri

Je pense que là on est plus dans le témoignage d'une grande émotion face à la beauté de la nature qu'un cri lié à un coup de pied aux fessss

moi j'y vois un gros mal à la tête et des vertiges. ça pourrait faire une pub pour Aspro

Munsch l'a intitulé "Le Cri", et non "Pas ce soir chéri j'ai la migraine"