Je ne sais pas si on peut aisément ramener les comportements humains uniquement à la biologie (je serais même plutôt convaincu du contraire) étant donné qu'on a rarement vu un être humain extrait de son groupe et donc des facteurs culturels qui peuvent l'avoir aussi déterminé. Un humain, pour autant qu'on puisse se référer à notre expérience, aura plutôt "naturellement" tendance à se rapporter à son groupe de référence, même s'il n'en fait pas partie selon des critères objectifs extérieurs. Par exemple, élevé parmi une espèce différente comme les loups, pour les rares cas que l'on connaît, la tendance à l'identification poussera l'individu à se conformer à ses "pairs"-loups. Je pense que la "nature" de l'homme réside surtout dans le besoin de créer de la culture, c'est-à-dire un lien subjectif qui l'insère dans le monde tel qu'il le vit.
Après se pose la question de la construction de l'autre, et là c'est pour moi une question éminemment culturelle. Autrui, c'est à la fois tout ce qui est extérieur à notre individualité et, par cercles concentriques, tout ce qui est extérieur au prochain. La xénophobie peut commencer à l'extérieur de la famille, du groupe local, de la classe, de la nation, de l'ethnie ou de la race entendue comme groupe de gens ayant la même couleur de peau. Du coup, comme il y a une labilité là où l'on trace des frontières entre le proche et le lointain, je crois qu'on peut confortablement en tirer la conclusion que les différentes formes du rejet de l'autre (un certain nationalisme, la xénophobie, le racisme) ont une origine culturelle. Ca peut effectivement être aussi attribué à une survivance archaïque inscrite dans l'instinct humain, mais je ne pense pas que cela soit là une cause suffisante. Les dynamiques de groupe sont plus explicatives à mon avis que l'approche purement biologique de l'individu sapiens (ou de toute autre espèce)
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"Politicians love activity : that's their substitute for achievement", Sir Humphrey, Yes Minister