Café philosophique

BOn assez rigoler, maintenant on ya vous prenez un sujet au choix et vousavez 4 heures

sujet de Bac Littéraire:

"La perception peut-elle s'éduquer ?"

"Une connaissance scientifique du vivant est-elle possible ?"

BAC Scientifique

"L'art transforme-t-il notre conscience du réel ?"

"Y a-t-il d'autres moyens que la démonstration pour établir une vérité ?"

BAC Economie

"Peut-on désirer sans souffrir ?"

-"Est-il plus facile de connaître autrui que de se connaître soi-même ? "

Citation :

"La perception peut-elle s'éduquer ?"

Alors, ça c'est un sujet intéressant. J'aimerais bien savoir ce que des gamins de 18 ans peuvent avoir à en dire.

Les BAC éco on été pistonne ril me semble, le second sujet est un beau sujet de cours

Ce qui m'inspire
Bac L
le 2nd sujet du bac littéraire semble bien piégeux pour des littéraire avec une culture scientifique minimale je trouve.

Bac S
Le 1er semble nous faire tomber dans le rêve...
La 2nde du bac scientifique est un piège: la seule vérité raisonnnée est la vérité mathématique pour moi.

Bac éco
Le 1er sujet est un spécial post moderne ou il ne faut pas être égoïste
Le 2nd pose la question de l'inconscient (y a du y avoir du Freud)

dolgorouki a écrit:

La 2nde du bac scientifique est un piège: la seule vérité raisonnnée est la vérité mathématique pour moi.

C'est une question intéressante. En cherchant sur la vérité mathématique, je suis tombé sur ce texte http://peccatte.karefil.com/Quasi/PutnamWMT.html qui a l'air intéressant. En gros (je n'ai encore que survolé le texte), même en mathématiques, la démonstration n'a pas toujours été la seule méthode pour établir une vérité. Le fait qu'en postulant l'existence un objet ou une propriété, on obtient un certaine nombre de propriété qui sont de toute évidence vraie et d'un très grand intéret. Ainsi, les nombres réels ont été utilisés et acceptés plusieurs siècles avant (dès Descartes au XVIIeme) qu'on formalise leur existence (milieu du XIXeme avec Cauchy et Dedekin)

Sinon, la vérité mathématique n'est pas la seule raisonnée. Si c'est bien raisonné que tu voulait dire, l'induction est aussi raisonnée que la déduction, donc toutes les sciences sont des véritées raisonnées. Si tu voulais parler de la déduction uniquement, les autres sciences utilisent aussi la déduction: pour déduire un fait particulier d'une loi générale. Peu importe comment la loi a été établi, s'en servir pour démontrer un fait particulier est une vérité déductive. Il n'y a là aucune différence avec les maths (dont les bases ne sont pas moins arbitraires).

Viel Pelerin a écrit:

BOn assez rigoler, maintenant on ya vous prenez un sujet au choix et vousavez 4 heures

sujet de Bac Littéraire:

"La perception peut-elle s'éduquer ?"

"Une connaissance scientifique du vivant est-elle possible ?"

BAC Scientifique

"L'art transforme-t-il notre conscience du réel ?"

"Y a-t-il d'autres moyens que la démonstration pour établir une vérité ?"

BAC Economie

"Peut-on désirer sans souffrir ?"

-"Est-il plus facile de connaître autrui que de se connaître soi-même ? "

Vraiment, je plains les professeurs agrégés de philosophie, habitués à Hegel, Kant, Hume ou Aristote qui doivent corriger les platitudes décérébrées, mal organisées et sans intérêt d'un ramassis d'adolescents.



Sinon, perso j'aime bien le premier sujet des S et en ES, j'aurais pris le commentaire de texte sur Tocqueville.

Viel Pelerin a écrit:

BOn assez rigoler, maintenant on ya vous prenez un sujet au choix et vousavez 4 heures

sujet de Bac Littéraire:

"La perception peut-elle s'éduquer ?"

"Une connaissance scientifique du vivant est-elle possible ?"

BAC Scientifique

"L'art transforme-t-il notre conscience du réel ?"

"Y a-t-il d'autres moyens que la démonstration pour établir une vérité ?"

BAC Economie

"Peut-on désirer sans souffrir ?"

-"Est-il plus facile de connaître autrui que de se connaître soi-même ? "

Sujets scientifiques nazes comme souvent... ceux de L sont plus amples qu'il n'y parait, et ceux d'Eco sont très bien

Ibarrategui a écrit:

Sinon, perso j'aime bien le premier sujet des S et en ES, j'aurais pris le commentaire de texte sur Tocqueville.

De même pour Tocqueville. Faut dire que je n'ai fait qu'une seule dissertation en philosophie, mais plus mauvaise note de l'année. :red:

Viel Pelerin a écrit:

"La perception peut-elle s'éduquer ?"

Interressant. Mais on en vient vite à platon/aristote puis l'empirisme contre le kantisme. En bonus, un point de philo po sur l'éducation populaire ou la conscience de classe.

Citation :

"Une connaissance scientifique du vivant est-elle possible ?"

Très intéressant. On mèle épistémologie et éthique. La question à laquelle on arrive très vite est la transcendance de l'être vivant. (et le petit malin peut jouer avec la "dignité des plantes" dont on a récemment entendu parler en Suisse.

Citation :

"L'art transforme-t-il notre conscience du réel ?"

Bof. Surtout pour des S, c'est moyen. Un peu ardu pour le bac.

Citation :

"Y a-t-il d'autres moyens que la démonstration pour établir une vérité ?"

Sympa comme sujet mais pareil : je pense pas que ça soit adapté. Un vrai piège qui touche à la philo des sciences moderne (début XXeme) (et ça cherchez pas on en fait pas en TS) et à la philo politique (l'idéologie et les valeurs).

Citation :

"Peut-on désirer sans souffrir ?"

Un peu court à mon avis. Du Nietzsche, un peu de Cioran si on connait, un peu de philo grecque mais pas géant :/

Citation :

-"Est-il plus facile de connaître autrui que de se connaître soi-même ? "

Pffff... Là c'est de la métaconnerie pure

Bon en commentaire général : les sujets de L très interessants, ceux de S très durs et ceux de ES très médiocre. Tu m'étonnes que ceux qui sortent de là sont pas très philosophes si les programmes et l'enseignement sont à l'avenant des sujets...

Désir vs. Souffrance... ça me fait plus penser à du Bouddhisme que de l'économie

Filou a écrit:

Désir vs. Souffrance... ça me fait plus penser à du Bouddhisme que de l'économie

pour une épreuve de philosophie ça se tient... :red:

Filou a écrit:

Désir vs. Souffrance... ça me fait plus penser à du Bouddhisme que de l'économie

C'est typiquement un truc pour psychanalyste en herbe, ça !

je pense aussi que le sujet sur la connaissance scientifique du vivant est le plus riche
déjà le temps de définir ce qu'est le vivant tu tiens une ou deux parties.
Tu fais appelles à la philosophie grecque mais aussi à la psychanalyse... enfin je crois

Physique en grec, la nature
metaphysique

peut être aussi, la pensée, et là on peut disserter sur Descartes non?

DD a écrit:

Citation :

"Y a-t-il d'autres moyens que la démonstration pour établir une vérité ?"

Sympa comme sujet mais pareil : je pense pas que ça soit adapté. Un vrai piège qui touche à la philo des sciences moderne (début XXeme) (et ça cherchez pas on en fait pas en TS) et à la philo politique (l'idéologie et les valeurs).

sans connaissance particulière je pensais à l'opposition vérité scientifique et vérité idéologique et/ou religieuse (avec l'occasion de mettre éventuellement une petite citation de Pierre Teilhard de Chardin )

m'enfin, comme d'hab j'aurais fait une très bonne dissertation de français, mais la philosophie, moi...

Viel Pelerin a écrit:

je pense aussi que le sujet sur la connaissance scientifique du vivant est le plus riche
déjà le temps de définir ce qu'est le vivant tu tiens une ou deux parties.
Tu fais appelles à la philosophie grecque mais aussi à la psychanalyse... enfin je crois

Physique en grec, la nature
metaphysique

peut être aussi, la pensée, et là on peut disserter sur Descartes non?

la pensée est hors sujet à mon sens. En fait on ne sait pas ce que c'est que le vivant. On peut le définir (ça nait, mange, excrète, se reproduit et meurt) mais on ne sait pas pourquoi un tas de carbone, d'oxygène, d'hydrogène et un peu d'azote et autres éléments est vivant. Quel est l'étincelle ?

j'introduisais la pensée dans le sens où si je me rappelle bien mon Descartes, elle me permait d'affirmer que j'existe, que je vis non?

mais le sujet c'est la connaissance scientifique, pas la métaphysique de l'existence.

edit: par contre Descartes parle ailleurs du vivant comme machine, justement en l'opposant à la perspective métaphysique.

Il limite ça à l'animal, non ?

à ma connaissance oui, mais on peut y voir une volonté scientifique, "froide" dans l'approche du vivant.

oui, enfin moi une volonté froide dans l'approche du vivant c'est plutôt ça :

Pero Coveilha a écrit:

à ma connaissance oui, mais on peut y voir une volonté scientifique, "froide" dans l'approche du vivant.

C'est pour ça que je disais qu'il fallait évoquer la question de la "transcendance" du vivant.

bin je suis pas trop d'accord. La question c'est : "une connaissance scientifique du vivant est-elle possible?", pas "une connaissance du vivant autre que scientifique est-elle possible?"
Ce que tu évoques peut et doit servir à délimiter le sujet, mais en laissant ces aspects à l'extérieur.
Enfin sans doute que ce serait acceptable dans une copie de philo de term, mais je trouve dommage de donner là-dedans parce que ça conduit à éluder le côté épîstémo: le temps qu'on consacrera à la transcendance et toute cette sorte de chose, on ne l'accordera pas au thème central.

et puis je trouve bizarre de poser la question à des littéraires qui n'ont pas les moyens ou la culture scientifique pour y répondre.
Tout ça, ça mène à former des jurnalistes qui vont parler ou écrire sans rien connaître du sujet

Hildoceras a écrit:

et puis je trouve bizarre de poser la question à des littéraires qui n'ont pas les moyens ou la culture scientifique pour y répondre.
Tout ça, ça mène à former des jurnalistes qui vont parler ou écrire sans rien connaître du sujet

Pas besoin de culture scientifique (qu'un élève de TS n'a pas non plus, de toute façon) pour réfléchir à une question de philo. Même des TL sont censés savoir vaguement ce qu'est une science et ce qu'est le vivant, et s'ils ne le savent pas, c'est encore mieux, ils n'ont qu'à y réflechir, après tout c'est le but de la dissert' de philo.

J'en profite pour recaser cet excellent mode d'emploi de la dissert' de philo à la française par Levi-Strauss :

Là [en classe de philosophie, préparatoire à l’agrégation], j’ai commencé à apprendre que tout problème, grave ou futile, peut être liquidé par l’application d’une méthode, toujours identique, qui consiste à opposer deux vues traditionnelles de la question ; à introduire la première par les justifications du sens commun, puis à les détruire au moyen de la seconde ; enfin à les renvoyer dos à dos grâce à une troisième qui révèle le caractère également partiel des deux autres, ramenées par des artifices de vocabulaire aux aspects complémentaires d’une même réalité : forme et fond, contenant et contenu, être et paraître, continu et discontinu, essence et existence, etc. Ces exercices deviennent vite verbaux, fondés sur un art du calembour qui prend la place de la réflexion ; les assonances entre les termes, les homophonies et les ambiguïtés fournissant progressivement la matière de ces coups de théâtre spéculatifs à l’ingéniosité desquels se reconnaissent les bons travaux philosophiques.

excellente définition, tu l'as trouvée dans quel ouvrage de Lévi-Strauss?