le commerce des animaux exotiques

http://www.rtbf.be/info/regions/detail_les-restes-d-un-cochon-d-inde-datant-du-xvieme-siecle-decouverts-a-mons?id=7741837

Une équipe d’archéologues a retrouvé le cadavre de l’animal en fouillant il y a quelques années dans une rue du centre-ville. Après expertise, il apparaît que l’animal vivait il y a plus de 400 ans, soit en pleine Renaissance. Une découverte qui fait aujourd’hui le tour de la presse scientifique mondiale. Il faut dire que c’est une première du genre en Europe.

Si le cobaye vivait encore, il habiterait rue Jean Lescarts. Une petite rue du centre-ville de Mons, où des fouilles ont été menées en 2007. Cécile Ansieau y a participé. Elle est archéologue au service public de Wallonie. "Une équipe du service public de Wallonie s’est retrouvée sur place pendant plusieurs mois pour fouiller tout le sous-sol de 900 m². C’est à cette occasion que nous avons découvert un tas de choses, dont les restes d’un cobaye."

L'équipe les transmet immédiatement à l'Institut Royal des Sciences Naturelles. Une archéozoologue, Fabienne Pigière, confirme qu'il s'agit bien d'un cochon d'Inde. Etonnant, car l'animal vient à peine d'être découvert en Amérique. Détenir un cobaye à la Renaissance semble être un signe de grande richesse, commente Marcelline Denis (archéologue). "Ici, le quartier bourgeois côtoie un quartier plutôt ouvrier. On peut s’attendre à avoir dans une habitation bourgeoise des vestiges plutôt raffinés mais de là à avoir les moyens d’importer un animal aussi exotique et fragile, c’est assez surprenant !"

Des articles viennent de paraître dans des revues prestigieuses, dont le National Geographics. Une belle reconnaissance pour ces professionnels de l'ombre. "Dans la plupart des cas, on passe pour des personnes qui embêtent les autres et qui ralentissent les travaux, ce qui n'est vraiment pas le cas ici…" Il aura donc fallu un cobaye vieux de 400 ans pour accorder aux archéologues montois un peu de notoriété.

Charlotte Legrand



Je reposte ici, parce que cette info me fait réagir: ça présuppose l'existence d'un commerce d'animaux exotiques à l'époque... est-ce qu'il y a des ouvrages là-dessus ???

dans "effondrement" de Jared Diamond, il parle brièvement des faucons capturés au Groenland utilisés comme rançon pour des hauts nobles de l'époque, et aussi des ours blancs vendus vivants par les mêmes groenlandais contre quelques décoration d'église.

pour les oiseaux exotiques c'est assez connu je pense, dès les débuts des explorations

Ça me permet de poser une question ! L'image du riche patricien romain avec des panthères et des guépards qui se prélassent sur le marbre de leur salle de séjour : réalité ou fantasme ?

J'ai toujours trouvé ça à la fois très classe et très con.

Pero Coveilha a écrit:

pour les oiseaux exotiques c'est assez connu je pense, dès les débuts des explorations

Ben oui, c'est connu, mais j'aurais aimé avoir une référence, un bouquin sur ce commerce [comment c'était organisé, comment, par qui et pour qui etc...etc...].
Non parce que la découverte se fait dans un quartier plutôt "bourgeois" de la ville...donc on imagine toujours le noble avec une volière etc... et puis sur place, c'est un type qui court avec un filet à papillon ???
Et le transport ?? [parce qu'il doit y avoir des taux de décès assez important non ??]


J'ai cherché rapidement, mais je ne trouve pas de bouquin là-dessus ! [ça ferait un bon sujet de mémoire si j'étais encore jeune étudiant en Master ^^]

Bob Lafayette a écrit:

Ça me permet de poser une question ! L'image du riche patricien romain avec des panthères et des guépards qui se prélassent sur le marbre de leur salle de séjour : réalité ou fantasme ?

J'ai toujours trouvé ça à la fois très classe et très con.

Je ne sais pas, mais j'ai envie de dire qu'il faut une sacré paire pour avoir ce genre de bête dans son salon : quand tu vois ce que peux te faire un chat de 4kg avec ses griffes longue d'un centimètre, le modèle de 50kg avec des griffes de 10cm est anxiogène comme on dit.

Bob Lafayette a écrit:

Ça me permet de poser une question ! L'image du riche patricien romain avec des panthères et des guépards qui se prélassent sur le marbre de leur salle de séjour : réalité ou fantasme ?

J'ai toujours trouvé ça à la fois très classe et très con.

Le guépard s'apprivoise, et a été utilisé pour la chasse:

http://en.wikipedia.org/wiki/Cheetah#Taming

Cat

L'article précise bien apprivoisé et non domestiqué.

Bob Lafayette a écrit:

Ça me permet de poser une question ! L'image du riche patricien romain avec des panthères et des guépards qui se prélassent sur le marbre de leur salle de séjour : réalité ou fantasme ?

J'ai toujours trouvé ça à la fois très classe et très con.

Tu veux dire "Est-ce qu'il y a eu de multiples cas de riches Romains s'offrant ce luxe ?", ou bien "Est-ce que ça a existé, ne serait-ce qu'une seule fois ?" ?

C'était souvent un "cadeau" de souverains à souverains... On peut imaginer que dans le cadre de l'empire romain, un provincial qui essaye de se faire bien voir par un patricien (enfin au moment de l'empire des patriciens y en a quasiment plus, disons de la noblesse senatoriale, un riche chevalier, une connaissance de quelqu'un d'important, quelqu'un avec des fonctions etc) de la capitale pourrait lui envoyer ce genre de présents.

L'exotisme a aussi souvent été vu comme une forme de luxe, serviteurs et animaux de compagnies exotiques sont donc un moyen d'étaler sa fortune ou son pouvoir.

Oui je pense que ça a existé (et je suis conforté en cela par l'iconographie plus récente qui montre des serviteurs africains et des animaux éxotiques dans l'italie de la renaissance par exemple), quand à être fréquent, c'est autre chose...

il y avait un commerce d'animaux africains dans l'antiquité romaine, afin d'alimenter les spectacles des arènes

Les hollandais ont bien été capables de se ruiner pour des tulipes.
Alors pourquoi les autres ne le feraient pas pour des bébétes ?

Filamp a écrit:

Bob Lafayette a écrit:

Ça me permet de poser une question ! L'image du riche patricien romain avec des panthères et des guépards qui se prélassent sur le marbre de leur salle de séjour : réalité ou fantasme ?

J'ai toujours trouvé ça à la fois très classe et très con.

Tu veux dire "Est-ce qu'il y a eu de multiples cas de riches Romains s'offrant ce luxe ?", ou bien "Est-ce que ça a existé, ne serait-ce qu'une seule fois ?" ?

Je veux dire ... euh ... est-ce que c'est une image fausse inventée après coup comme les plans esclaves en Égypte ou les chevaliers du Moyen âge sales et qui ont de la graisse de poulet sur le surcot ? Ou alors est-ce que c'est une image qu'on peut légitimement avoir de l'époque ? En gros, Juggurtha c'est bien ou je me suis fait avoir dans ma jeunesse ?

Oui mais tu ne réponds pas à ma question pourtant si mal posée.

Comme l'a dit Hildo, le commerce d'animaux exotiques pour les spectacles était bien en place, on a plusieurs sources (notamment des représentations picturales) attestant de la présence d'animaux sauvages pour des jeµx de cirque.

Si ta question portait seulement sur les particuliers, sur "est-ce-qu'il était plus ou moins répandu pour un Romain richissime d'acheter et de se montrer avec des animaux exotiques ?", je dirais qu'il faut être prudent. Je suis loin de connaître aussi bien les sources latines que les sources grecques, mais je ne pense pas qu'un auteur latin ait mentionné cette pratique (mais là, je ne m'avance pas, je n'en sais presque rien). En revanche, ce qui est bien plus assuré, c'est qu'il ne faut pas considérer les individus antiques comme des gouffres financiers, dépensant toujours plus pour se montrer dans le luxe. Or, entretenir des animaux exotiques dans un climat qui leur est étranger revient très cher : pourquoi l'aurait-on fait, dans ce cas ? Qu'il y ait eu, en plusieurs siècles, une poignée de Romains incroyablement riches qui aient fait une folie pareille, ça, on ne peut pas le savoir mais c'est très possible. Mais que ça ait été une pratique plus courante, je ne le pense pas : l'individu antique est rationnel vis-à-vis de son pognon.

Oui, ben t'as répondu à la question que je ne t'ai pas encore posé n'ayant pas vraiment répondu à la tienne. Comme quoi !

On est vraiment fait pour s'entendre, toi et moi.