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| Question aux sociologues | |
| | Auteur | Message |
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Oli le Belge
Age : 46 Localisation : Dans ce plat pays qui est le mien et qui lentement agonise
| Sujet: Question aux sociologues Lun 28 Mai 2012 - 9:40 | |
| Bon, j'ai étudié "l'analyse stratégique" de Crozier-Friedberg [http://fr.wikipedia.org/wiki/Analyse_strat%C3%A9gique]. On me pose une question: "Expliquez les effets des règles informelles dans une organisation de votre choix, en vous servant des concepts de l'analyse stratégique." Voilà ce que je dirais: Bon, selon le principe de l'analyse stratégique, l'acteur dispose toujours d'une marge de liberté dans une organisation, parce que les règles ne peuvent pas tout prévoir [postulat de l’indétermination inhérente au système]. Mais en même temps, l'acteur n'est pas non plus totalement libre pour mener sa stratégie...et c'est là qu'interviennent les règles informelles [par exemple les pratiques culturelles] en plus des règles formelles.
C'est dans ce jeµ entre formel et informel que l'acteur va mobiliser sa "rationalité limitée", utiliser les "zones d'incertitude",etc.
On a comme exemple, des rencontres informelles "sur le parking" entre un patron et les syndicats dans un contexte de tension [l'entreprise va mal, le patron peut exiger des efforts sinon c'est la fermeture, les syndicats sont a priori en situation de faiblesse (vu qu'ils veulent aussi éviter la fermeture) mais vont quand même finir par obtenir des "petits pas"...justement en maintenant continuellement le dialogue avec le patron par ces rencontres informelles]. J'ai compris où pas ? Et si oui, vous avez un autre exemple ??? [parce que je sèche un peu et j'aimerais bien un autre exemple que celui du bouquin du prof ] |
| | | Hildoceras Moderatio in omnibus
| Sujet: Re: Question aux sociologues Lun 28 Mai 2012 - 10:00 | |
| ça s'applique dans ton propre boulot ? _________________ sed quis custodiat ipsos custodes ?
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| | | Pero Coveilha Uni-Mod
Age : 47 Localisation : soupçonnée
| Sujet: Re: Question aux sociologues Lun 28 Mai 2012 - 10:11 | |
| beuh, la socio des orga... Tu peux prendre aussi l'exemple des pots (de départ, d'anniversaire...) : création d'entre-soi, cohésion du groupe, heu... alcoolisme au travail _________________ "Politicians love activity : that's their substitute for achievement", Sir Humphrey, Yes Minister
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| | | Cat Lord
Age : 51 Localisation : Osco Manosco !
| Sujet: Re: Question aux sociologues Lun 28 Mai 2012 - 10:12 | |
| Alors, les appels d'offre des collectivités territoriales du sud de la France sont sensés être encadrés par des règles formelles, définies par le législateur, identiques à celles du nord de la Loire, qui fait que la stratégie d'une entreprise qui y concoure devrait être de présenter un devis le plus bas possible, en tirant ses marges vers le bas pour le plus grand bien du porte-monnaie du contribuable. Les règles informelles et les pratiques culturelles font que la déposition d'enveloppes de papier kraft en un lieu anonyme, plus l'embauche du neveu de l'ami de l'élu, plus la conception d'appels d'offre sur mesure, permettent au passeur d'appel d'offres ainsi qu'à l'entreprise gagnante de se faire du fric facilement en tondant les moutons locaux. 'fin c'est comme ça que je l'imagine, faudrait demander à mosquito. Cat |
| | | Bob Lafayette
Age : 50 Localisation : Lorient
| Sujet: Re: Question aux sociologues Lun 28 Mai 2012 - 10:16 | |
| Je ne suis pas sociologue donc je rajoute un petit point et donne un exemple, mais remets les à la mesure du technicien que je suis et pas davantage.
L'un des principes de ces deux types, c'est que le fonctionnement d'une organisation ne se dicte pas, elle se construit. Je prends un exemple qui va essayer de donner du fond à ton truc, en réfléchissant, tu trouveras exactement les mêmes dans ton bahut (ou presque)...
Une équipe d'éducateur spécialisé se réunit une à deux fois par semaine : elle est composée (en moyenne) de 7 éducateurs, 1 chef de service, 2 maîtresses de maison, 1 psychologue et 1 infirmière (ces deux derniers partagent leur temps avec trois autres structures, le chef de service aussi). L'équipe a un projet de service (exemple : fonder autour de l'idée de favoriser l'accès à l'autonomie comme valeur première dans la hiérarchie des conceptions éducatives) et un règlement intérieur très précis (heures de coucher, composition des gouters, interdiction des jeunes à forniquer dans le foyer...)
L'équipe se réunit autour d'un problème : un môme arrive en retard régulièrement quand il part seul en vélo sur son lieu d'apprentissage.
Le chef de service est dans son rôle : c'est trop tardif, parfois il rentre avec deux heures de retard (edit : le soir au retour) et ça doit cesser. Il édicte une règle formelle : il faut lui interdire d'arriver en retard.
Comme ce type n'est pas con et qu'il a étudié Crozier et Friedberg, il se garde d'expliquer comment sinon, le môme arrivera en retard toujours et il devra gérer une équipe d'éducateur à qui on ne la fait pas.
Chacun prend cette information, cette règle formelle. Mais il faut l'appliquer.
Certains vont l'appliquer selon une stratégie non concertée avec les autres. Par exemple, la psychologue va focaliser son prochain entretien sur la raison de ces retards. Elle veut parvenir au même effet mais sans se concerter avec personne. De toute façon, comme c'est la psychologue, elle sait qu'elle a le dernier mot parce que toute organisation a son autorité morale et idéologique qui détermine de façon informelle, les décisions qui seront prises face aux zones d'incertitude.
D'autres vont devoir se démerder entre eux pour trouver des solutions. Que faire exactement ? La seule règle formelle ne s'applique pas à un gamin de 15 ans qui n'est pas une machine. On doit trouver des solutions efficaces. Chaque éducateur doit tester des solutions éventuelles à la gestion d'un symptôme (même si le mot est un peu inapproprié, le garçon est juste dans la transgression) mais doit aussi le faire en cohérence avec les autres. On s'observe, on se parle, on s'écoute, on tâtonne... Dans le même temps, les maîtresses de maison qui n'ont pas l'esprit pourri par des années d'étude inutile et qui sont donc pétries de bon sens rappellent en permanence que de leur temps, on l'envoyait dans la chambre sans manger et ça réglait bien des choses.
Les éducateurs sont confrontés à une réalité : cette nouvelle règle formelle s'oppose à d'autres règles formelles (le gars doit aller à l'école), aux principes de fonctionnement de l'institution (l'autonomie) et à des règles de fonctionnement informel (le môme s'est calmé, s'est rescolarisé, on ne va plus au charbon contre lui pour lui montrer qu'il est dans un processus de progression).
Heureusement, le vendredi soir, le gars se fait plaquer par sa copine. Il n'arrive plus en retard. A la réunion suivante, le chef de service demande ce qu'il en est.
La psychologue : Je lui ai parlé longuement, on a travaillé sur son rapport à sa propre maison et son envie d'en fuir...
Les éducateurs : On a appliqué la règle et bon, on est des professionnels quand même
Les maîtresses de maison : Heureusement que vous nous avez écouté, sinon c'était encore impunité et compagnie...
L'éducateur le plus mal rasé et le plus sale : Heureusement surtout que sa copine l'a largué
Tout le monde : Hein ? Comment tu sais ça ?
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| | | Oli le Belge
Age : 46 Localisation : Dans ce plat pays qui est le mien et qui lentement agonise
| Sujet: Re: Question aux sociologues Lun 28 Mai 2012 - 11:48 | |
| - Cat Lord a écrit:
- Alors, les appels d'offre des collectivités territoriales du sud de la France sont sensés être encadrés par des règles formelles, définies par le législateur, identiques à celles du nord de la Loire, qui fait que la stratégie d'une entreprise qui y concoure devrait être de présenter un devis le plus bas possible, en tirant ses marges vers le bas pour le plus grand bien du porte-monnaie du contribuable.
Les règles informelles et les pratiques culturelles font que la déposition d'enveloppes de papier kraft en un lieu anonyme, plus l'embauche du neveu de l'ami de l'élu, plus la conception d'appels d'offre sur mesure, permettent au passeur d'appel d'offres ainsi qu'à l'entreprise gagnante de se faire du fric facilement en tondant les moutons locaux.
'fin c'est comme ça que je l'imagine, faudrait demander à mosquito.
Cat ça Cat, c'est l'analyse de Merton, avec les concepts de fonction manifeste, fonction latente...et les dysfonctionnements. [mais bon, c'est un peu la base de départ de Crozier, qui part de Selznik, qui était lui-même un "disciple" de Merton. "L'environnement et les individus influencent l'organisation". On est pas dans la rationalité absolue comme l'avaient conceptualisé Weber [et Taylor, Ford, Fayol...]. |
| | | Oli le Belge
Age : 46 Localisation : Dans ce plat pays qui est le mien et qui lentement agonise
| Sujet: Re: Question aux sociologues Lun 28 Mai 2012 - 11:51 | |
| - Bob Lafayette a écrit:
- Je ne suis pas sociologue donc je rajoute un petit point et donne un exemple, mais remets les à la mesure du technicien que je suis et pas davantage.
L'un des principes de ces deux types, c'est que le fonctionnement d'une organisation ne se dicte pas, elle se construit. Je prends un exemple qui va essayer de donner du fond à ton truc, en réfléchissant, tu trouveras exactement les mêmes dans ton bahut (ou presque)...
Une équipe d'éducateur spécialisé se réunit une à deux fois par semaine : elle est composée (en moyenne) de 7 éducateurs, 1 chef de service, 2 maîtresses de maison, 1 psychologue et 1 infirmière (ces deux derniers partagent leur temps avec trois autres structures, le chef de service aussi). L'équipe a un projet de service (exemple : fonder autour de l'idée de favoriser l'accès à l'autonomie comme valeur première dans la hiérarchie des conceptions éducatives) et un règlement intérieur très précis (heures de coucher, composition des gouters, interdiction des jeunes à forniquer dans le foyer...)
L'équipe se réunit autour d'un problème : un môme arrive en retard régulièrement quand il part seul en vélo sur son lieu d'apprentissage.
Le chef de service est dans son rôle : c'est trop tardif, parfois il rentre avec deux heures de retard (edit : le soir au retour) et ça doit cesser. Il édicte une règle formelle : il faut lui interdire d'arriver en retard.
Comme ce type n'est pas con et qu'il a étudié Crozier et Friedberg, il se garde d'expliquer comment sinon, le môme arrivera en retard toujours et il devra gérer une équipe d'éducateur à qui on ne la fait pas.
Chacun prend cette information, cette règle formelle. Mais il faut l'appliquer.
Certains vont l'appliquer selon une stratégie non concertée avec les autres. Par exemple, la psychologue va focaliser son prochain entretien sur la raison de ces retards. Elle veut parvenir au même effet mais sans se concerter avec personne. De toute façon, comme c'est la psychologue, elle sait qu'elle a le dernier mot parce que toute organisation a son autorité morale et idéologique qui détermine de façon informelle, les décisions qui seront prises face aux zones d'incertitude.
D'autres vont devoir se démerder entre eux pour trouver des solutions. Que faire exactement ? La seule règle formelle ne s'applique pas à un gamin de 15 ans qui n'est pas une machine. On doit trouver des solutions efficaces. Chaque éducateur doit tester des solutions éventuelles à la gestion d'un symptôme (même si le mot est un peu inapproprié, le garçon est juste dans la transgression) mais doit aussi le faire en cohérence avec les autres. On s'observe, on se parle, on s'écoute, on tâtonne... Dans le même temps, les maîtresses de maison qui n'ont pas l'esprit pourri par des années d'étude inutile et qui sont donc pétries de bon sens rappellent en permanence que de leur temps, on l'envoyait dans la chambre sans manger et ça réglait bien des choses.
Les éducateurs sont confrontés à une réalité : cette nouvelle règle formelle s'oppose à d'autres règles formelles (le gars doit aller à l'école), aux principes de fonctionnement de l'institution (l'autonomie) et à des règles de fonctionnement informel (le môme s'est calmé, s'est rescolarisé, on ne va plus au charbon contre lui pour lui montrer qu'il est dans un processus de progression).
Heureusement, le vendredi soir, le gars se fait plaquer par sa copine. Il n'arrive plus en retard. A la réunion suivante, le chef de service demande ce qu'il en est.
La psychologue : Je lui ai parlé longuement, on a travaillé sur son rapport à sa propre maison et son envie d'en fuir...
Les éducateurs : On a appliqué la règle et bon, on est des professionnels quand même
Les maîtresses de maison : Heureusement que vous nous avez écouté, sinon c'était encore impunité et compagnie...
L'éducateur le plus mal rasé et le plus sale : Heureusement surtout que sa copine l'a largué
Tout le monde : Hein ? Comment tu sais ça ?
Ok, ça ma parle bien... merci ! |
| | | Oli le Belge
Age : 46 Localisation : Dans ce plat pays qui est le mien et qui lentement agonise
| Sujet: Re: Question aux sociologues Lun 28 Mai 2012 - 11:54 | |
| - Hildoceras a écrit:
- ça s'applique dans ton propre boulot ?
C'est dans le cadre des mes cours de sciences po Mais la sociologie des organisations, ça s'applique à n'importe quel groupe de personnes ^^ Bon, c'est de la sociologie hein...c'est-à-dire que c'est mettre un vocabulaire technique et un peu hermétique sur des comportements que ton bon sens avait tout à fait compris. |
| | | Bob Lafayette
Age : 50 Localisation : Lorient
| Sujet: Re: Question aux sociologues Lun 28 Mai 2012 - 12:02 | |
| - Oli le Belge a écrit:
- Bon, c'est de la sociologie hein...c'est-à-dire que c'est mettre un vocabulaire technique et un peu hermétique sur des comportements que ton bon sens avait tout à fait compris.
Mouais... Le bon sens ne suffit pas. La sociologie (ou la psychologie) m'a apporté des outils de compréhension que je n'aurais pas découvert tout seul. Je me rappelle avoir observé un gamin et m'être rendu compte en utilisant l'outil des positions dans le groupe que le môme que je croyais connement être un solitaire était à l'origine de tout ce qui se passait dans la cour de récréation et donc était un leader. Par contre, faut confronter les outils à du réel... Faire du "lien théorie pratique" comme on dit. Sinon, c'est juste de l'abstraction intellectuelle toute moisie. Savoir définir les règles formelles et les règles informelles ne sert à rien si, une fois de retour dans l'arène, on ne sait pas les distinguer... |
| | | Oli le Belge
Age : 46 Localisation : Dans ce plat pays qui est le mien et qui lentement agonise
| Sujet: Re: Question aux sociologues Lun 28 Mai 2012 - 12:13 | |
| - Bob Lafayette a écrit:
- Oli le Belge a écrit:
- Bon, c'est de la sociologie hein...c'est-à-dire que c'est mettre un vocabulaire technique et un peu hermétique sur des comportements que ton bon sens avait tout à fait compris.
Mouais...
Le bon sens ne suffit pas. La sociologie (ou la psychologie) m'a apporté des outils de compréhension que je n'aurais pas découvert tout seul. Je me rappelle avoir observé un gamin et m'être rendu compte en utilisant l'outil des positions dans le groupe que le môme que je croyais connement être un solitaire était à l'origine de tout ce qui se passait dans la cour de récréation et donc était un leader.
Par contre, faut confronter les outils à du réel... Faire du "lien théorie pratique" comme on dit. Sinon, c'est juste de l'abstraction intellectuelle toute moisie. Savoir définir les règles formelles et les règles informelles ne sert à rien si, une fois de retour dans l'arène, on ne sait pas les distinguer... Hé, je déconnais hein [tu commences à me connaitre quand même non ?]. Bon, ok, ce n'était pas très subtil et intelligent mais bon... Par contre, c'est vraiment juste de l'abstraction intellectuelle [enfin, pour le moment, on a un cours de sociologie politique l'année prochaine avec un peu de "lien théorie pratique"]. Ici, c'est un cours pour "poser des bases" (et éliminer quelques étudiants). [Mon problème avec ce genre de matière: je pige les concepts, etc...mais j'ai tendance à ne pas respecter le "vocabulaire", je fais trop dans la "vulgarisation" (personnelle) et donc, souvent je me fais sermonner...alors qu'à la base, c'est juste parce que je suis un peu fainéant :red: ]. |
| | | Bob Lafayette
Age : 50 Localisation : Lorient
| Sujet: Re: Question aux sociologues Lun 28 Mai 2012 - 12:18 | |
| J'ai pas tout gardé de mes cours de sociologie. Mais ce qui est sociologie des organisations ; dynamiques de groupe ; psychosociologie ; théories sur la déviance ; sur la violence... Tout ça, ce sont devenus des outils très utiles. Il faut juste trouver des terrains d'expérimentation et s'y amuser. Faut prendre ça comme un jeµ. Le défaut, c'est de s'y croire. C'est le truc terrible du néo étudiant en sociologie qui explique les comportements de son petit frère en changeant de théorie à chaque nouveau cours. Mais on peut le faire, si on sait qu'on s'amuse avec. Pour un joueur, faire ce lien peut être très amusant...
Du moins, sur tous les outils de ces deux auteurs... Je trouve presque aussi drôle que les outils de Carl Rogers (dont on a déjà parlé, les entretiens non directifs en particulier)... |
| | | Bob Lafayette
Age : 50 Localisation : Lorient
| | | | Oli le Belge
Age : 46 Localisation : Dans ce plat pays qui est le mien et qui lentement agonise
| Sujet: Re: Question aux sociologues Mar 29 Mai 2012 - 19:17 | |
| Autre sujet: Quelle est la tension contemporaine entre individu et société ? Explicitez à l'aide de modèles organisationnels actuels. On passe d'une société de l'individu à une société du subjectif. Les modèles actuels de management travaillent sur le contrôle psychique [par une action sur l'identité propre des individus]. [l'individu est responsable de son bien être, il s'autocontrôle,...]Je manque un peu d'explicitation "à l'aide de modèles organisationnels actuels... Il me faudrait un bon exemple... |
| | | Hildoceras Moderatio in omnibus
| Sujet: Re: Question aux sociologues Mar 29 Mai 2012 - 20:06 | |
| _________________ sed quis custodiat ipsos custodes ?
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| | | Mosquito
| Sujet: Re: Question aux sociologues Mar 29 Mai 2012 - 21:02 | |
| - Cat Lord a écrit:
- Alors, les appels d'offre des collectivités territoriales du sud de la France sont sensés être encadrés par des règles formelles, définies par le législateur, identiques à celles du nord de la Loire, qui fait que la stratégie d'une entreprise qui y concoure devrait être de présenter un devis le plus bas possible, en tirant ses marges vers le bas pour le plus grand bien du porte-monnaie du contribuable.
Les règles informelles et les pratiques culturelles font que la déposition d'enveloppes de papier kraft en un lieu anonyme, plus l'embauche du neveu de l'ami de l'élu, plus la conception d'appels d'offre sur mesure, permettent au passeur d'appel d'offres ainsi qu'à l'entreprise gagnante de se faire du fric facilement en tondant les moutons locaux.
'fin c'est comme ça que je l'imagine, faudrait demander à mosquito.
Cat Faut faire gaffe aux clichés... J'ai jamais porté d'enveloppes depuis que je suis à Marseille. Par contre, quand j'étais à Paris... Et c'est justement mon métier, de gérer les appels d'offres. |
| | | Bob Lafayette
Age : 50 Localisation : Lorient
| Sujet: Re: Question aux sociologues Mar 29 Mai 2012 - 21:44 | |
| - Oli le Belge a écrit:
- Autre sujet:
Quelle est la tension contemporaine entre individu et société ? Explicitez à l'aide de modèles organisationnels actuels.
On passe d'une société de l'individu à une société du subjectif. Les modèles actuels de management travaillent sur le contrôle psychique [par une action sur l'identité propre des individus]. [l'individu est responsable de son bien être, il s'autocontrôle,...]
Je manque un peu d'explicitation "à l'aide de modèles organisationnels actuels...
Il me faudrait un bon exemple... Je ne vais pas pouvoir beaucoup t'aider ! L'individuation comme composante fondamentale d'une société moderne, je comprends à peu près ce que ça signifie. Les tensions entre une société organisée sur le mode d'institutions nationales, privée de communautés (pas au sens communautés culturelles et religieuses mais espace intermédiaire : village, quartier, groupe...) et une individuation pour laquelle il n'existe pas de modèle de transmission intergénérationnelle, je vois à peu près. La question de la jeunesse comme étape intermédiaire entre l'adolescence et l'âge adulte, comme passage nécessaire lorsque la société ne permet plus la reproduction de génération à génération, je peux en dire quelque chose. Que tout ça fasse un incroyable bordel. Que ce bordel soit accentué par la montée en puissance du média comme outil de socialisation (et la destruction des autres : familles, école, syndicats...) et de l'optimisation rationnelle comme modèle d'organisation et de management, je veux bien. Mais je ne vois pas ce qu'est une société du subjectif. C'est quoi ? Un truc de nominaliste ? Genre : l'individu prenait une place qu'il jugeait naturelle en se faisant individu et puis en fait, on se rend compte qu'il n'est que le produit de ses propres illusions ? Genre : le temps de l'individu est derrière nous, c'est le moment de l'information ? Je capte pas ! Ou plutôt je ne connais pas... |
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