De mémoire de l'étude du code noir vu à la fac.
L'administration de Louis XIV lors de sa rédaction l'a fait dans le même état d'esprit que pour la plupart des autres réformes, renforcer l'autorité royale. Dans le cas présent dans les colonies.
L'idée est de récupérer la justice (et le droit) afin de les faire appliquer par les officiers royaux (la récupération de la justice locale par les parlements et le roi a été une grande affaire au moyen âge afin de limiter les pouvoirs des grands seigneurs).
Donc le code noir limite ce qu'il est possible d'infliger à un esclave lorsqu'on en est propriétaire et fixe le cadre juridique de son existence de manière très précise, accordant, malgré sa rigueur, une forme de protection légale qui n'existait pas auparavant.
Après l'application exacte des textes dans les colonies est un autre sujet de discussion, tout comme la réalité des recours possibles pour un esclave maltraité.
Parmi ces clarifications juridique, le statut de l'esclave affranchi (et des enfants d'esclaves et de personnes libres).
Dans le premier code noir, celui-ci, une fois affranchi deviens un sujet du roi comme un autre*, du moins, d'un point de vue strictement légal, pour ce qui est du regard des autres, des préjugés etc, c'est un autre débat.
Oexmelin et des lectures sur le sujet m'ont appris que le code noir a changé pendant l'ancien régime et a pris au XVIIIéme siècle un tournant ségrégationniste assez important suite aux pressions des planteurs, régentant les possibilitées de contact entre noirs et blancs, limitant les possibilités d'affranchissement et les droits des affranchis.
Je n'ai pas encore lu le texte fourni par Hildo, je fais peut être des redites (ou je suis peut être contredit, on verra bien).
*Et effectivement, on a vu des anciens esclaves s'engager dans l'armée ou la marine (c'est le cas en Angleterre aussi).
A noter que la possession d'un esclave n'est possible que dans les colonies, un esclave sur le territoire métropolitain qui s'enfuirait serait considéré comme libre, puisqu'il ne peut être esclave en métropole. Un emploi possible pour un affranchi venant s'installer en France (et c'est le cas, officiellement, des esclaves emmenés en France par des familles enrichies des Antilles) est serviteur (l'exotisme avait du succès), il y a eu peu de noirs en France sous l'ancien régime, mais un certain nombre tout de même surtout dans les ports et à Paris (Pour l'anecdote, un des quartiers de Biarritz s'appelle encore "La négresse" en raison d'un lieu dit, à cet endroit une affranchie antillaise possédait une auberge au début du XIXème sur la route vers la frontière espagnole).