Conséquences de la 3e guerre servile (Spartacus)

La série tire à sa fin, il est temps de discuter de la Rome post-Spartacaus.

Mes informations sont contradictoires. Plus jeunes, dans mes cours d'histoires, j'ai appris que la révolte avait frappé l'imaginaire de Rome, à un point tel que, la République a changé ses règles concernant le traitement des esclaves, afin d'éviter les abus ayant menés à cette rébellion.

Des sources plus récentes m'amènent à croire que c'est seulement plus tard, aux débuts de l'Empire que les choses ont changés, une centaine d'années plus tard.

Alors qu'en est-il vraiment? As-t-on pu observer un changement de mentalité dans la Rome antique, suite à cette 3e rébellion, la plus sanglante des 3?

Après le passage de Spartacus, les romains ont tout pour laisser aucune thrace...

soyons honnetes, après la révolte l'industrie toute entière des films de gladiateur s'est effondré pour plusieurs siècles

viper37 a écrit:

La série tire à sa fin, il est temps de discuter de la Rome post-Spartacaus.
Mes informations sont contradictoires.  Plus jeunes, dans mes cours d'histoires, j'ai appris que la révolte avait frappé l'imaginaire de Rome, à un point tel que, la République a changé ses règles concernant le traitement des esclaves, afin d'éviter les abus ayant menés à cette rébellion.
Des sources plus récentes m'amènent à croire que c'est seulement plus tard, aux débuts de l'Empire que les choses ont changés, une centaine d'années plus tard.
Alors qu'en est-il vraiment? As-t-on pu observer un changement de mentalité dans la Rome antique, suite à cette 3e rébellion, la plus sanglante des 3?

Il est possible qu'il y ai eu un changement dans le comportement, certains ont prit des "ouvriers agricoles" plutot que des esclaves, d'autres traitaient mieux leurs esclaves qu'avant. Mais je pense que les vieilles habitudes sont revenues.

César fut longtemps critiqués pour avoir organisés des combats de gladiateurs, où ces derniers furent en grand nombre présent, car on redouté encore un soulèvement. Spartacus a marqué les esprits en raison de sa durée, plus que par son réel danger. On lui envoyé des petites unités et des commandants incompétents, logique qu'ils gagnaient. Les cités, même de troisième zone, ne lui ont pas ouvert les bras. Dès qu'on lui a mit une force importante en face et bien commandée, il n'a pas fait long feu.

La révolte découle du grand nombre d'esclaves disponibles sur le "marché". Il y en avait tellement que ce n'était pas la peine d'en prendre soin. Si à l'époque de Claude, on commencé à mieux les traiter, c'est parce qu'il n'y avait plus de "grandes conquêtes" pour apporter des "esclaves frais", il fallait donc en prendre soin. Pour utiliser une métaphore (j'adore en faire) c'est comme lors d'une fête où tu as trois fois plus de femmes que d'hommes, du coup, un gars peut éconduire sèchement une demoiselle, il s'en fout vu qu'il y en a tellement. Par contre, quand c'est l'inverse, le gars marche sur des oeufs et il sait qu'il suffit d'une parole mal interprétée pour qu'il voit ses chances de choppé réduites à zéro.

Par la suite, les guerres civiles ont fait perdre à Rome bon nombre de petits propriétaires, de main d'oeuvre "bon marché", ne restait que les esclaves, rendant encore leur "préciosité" encore plus marquée. Leur statut n'était pas enviable mais ils étaient mieux que du temps où des centaines d'autres pouvaient en remplacer un. Sans parler que les "gouverneurs" avaient des comptes à rendre, c'était fini l'époque où un Verres pouvait piller la Sicile (c'est en partie pourquoi les Brutus et Cassius ont voulus tuer César) Vu qu'on prenait moins en haut de l'échelle, les pressions sur le bas de l'échelle avaient diminuées.

Sylla a écrit:

Dès qu'on lui  a mit une force importante en face et bien commandée, il n'a pas fait long feu.

"Discipline beats numbers"

Merci bcp de la réponse Sylla, c'est pas mal ça que je cherchais :)

C'est clair. Bien entendu, je répond de mon point de vue, je ne peux garentir la réalité des faits. Mes à mais yeux, Spartacus a surtout profiter de la situation. Rome avait des guerres à l'étranger, hors de la péninsule italique, faire une guerre contre des esclaves étaient déshonorant. Spartacus n'avaient donc pas en face de lui, une république romaine désireuse de l'affronter ou de simplement s'en donner les moyens. C'est pour cela qu'on retrouve des prétoriens de seconde zone commendant des cohortes de province. Rien à voir avec des "consuls potentiels" commandant des légions de vétérans.

Oui, quand on remet tout dans le contexte d'ensemble, entre Sertorius en Espagne et Mithridate en Orient, Spartacus est un problème certes grave mais finalement secondaire, la durée et l'ampleur de la révolte sont totalement liées au fait que l'Urbs a des soucis plus immédiatement menaçants.
C'est a posteriori que le personnage se nimbe d'une ampleur nouvelle, le libérateur d'esclaves ayant un potentiel romanesque plus immédiatement parlant lorsqu'il est popularisé à partir du XVIIIe-XIXe, dans le contexte de la montée de l'anti-esclavagisme moderne, qu'un général romain en rébellion ou qu'un roi hellénistique.

Et pourtant, Sertorius, quelle histoire !

(Et Mithridates VI aussi, mais lui les éloges c'est plus pour la totalité de sa carrière  
Et puis le roitelet oriental qui réunit suffisamment de ressources pour s'opposer à Rome 3 fois de suite, conquérir la province d'Asie et la Grèce et qui a les couilles d'organiser des "Vêpres Asiatique" contre les ressortissants de la plus grande puissance de son temps... Moi je dis, respect ! )

Mouai...

Bof, moi, j'ai jamais eu le moindre respect pour ce fou furieux...

Antiochos me parait plus estimable, à mon goût.

Le III ?

La lecture de Polybe me donne l'impression d'un type complètement dépassé par les événements en Grèce (et puis donner des bateaux à commander à Hannibal et commettre deux fois la même erreur tactique dans une bataille... )

Edit

Pour Mithridate c'était un peu du second degré quand même hein... Parceque bon, on ne peut pas dire qu'il a connu beaucoup de succès dans ses grands projets. Mais il faut lui reconnaître un certain talent d'homme d'état pour avoir fait ce qu'il a fait et avoir survécu à deux guerres. Ca et de la détermination.

Keyser Pacha a écrit:

Et pourtant, Sertorius, quelle histoire !

C'est clair que Sertorius est un personnage intéressant et fut une autre affaire pour "Rome". Sertorius a quand même eu une carrière "exemplaire" et a su tenir les forces romaines légitimes (légitimes car elles tenaient Rome, si tu tiens la capitale, c'est toi qui a raison) à distance et pourtant, il y en avait des légions en face de lui et des chefs compétents. Il est aussi à mettre en exemple pour expliquer que même avec du talent, on peut tomber à cause des mesquineries et problèmes d'égo de ses petits lieutenants.

Un peu comme pour Mithridate VI qui malgré ses trois défaites face à Rome ... Est mort lors d'une "révolution de palais" (l'un de ses nombreux fils décida qu'il était temps de le remplacer, ce que je peux comprendre, l'exemple des rois de Bithynie montre bien que c'est un souci de mettre sur le trône des vieillards).