Je lis en ce moment "L'empire des Plantagenets" de Martin Aurell et l'auteur nous explique dans l'introduction comment et pourquoi les sources anglaises sur le XII° et XIII° siècles sont plus nombreuses que les sources "continentales". Il parle des nombreuses productions de chroniqueurs angevins, normands et anglais, de la bureaucratie anglaise qui choisit très tôt le recours systématique à l'archivage et privilégie la production de lettres et surtout au fait que l'Angleterre n'a pas connu de phase de destructions d'archives ce que la France, par exemple a connu.
Et il arrive au point où il dit :
"Une telle masse documentaire est exceptionnelle en Occident. En tout état de cause, elle est bien supérieure aux archives conservées pour la France du XII° siècle. (...); cette donnée conjuguée au goût ancien des chercheurs britanniques et des sociétés historiques locales pour l'édition des textes, est essentielle pour comprendre les traditions historiographiques de part et d'autre de la Manche. Sur l'île, une érudition sans faille et une grande précision chronologique et prosopographique sont plus courantes que la mise en perspective de modèles et de problématiques, alors que sur le continent, la synthèse l'emporte sur l'analyse, comme si la pauvreté documentaire suscitait les idées. C'est la source qui fait l'historien !"
Le tacle m'a amusé alors je le partage.