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 France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES]

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pedro cabral





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MessageSujet: France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES]   France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES] EmptyMer 12 Nov 2008 - 19:19

Non il ne s'agit pas d'un AAR d'un quelconque soft paradox. Il s'agit ici d'exprimer une idée qui m'est venue il y a quelques années, comme vous le savez je suis des études d'histoire et comme toute personne passionnée par cette matière l'important est de rechercher l'objectivité maximale dans la présentation des faits historiques. Comme ce que l'on attend de moi est de présenter la "réalité" je me suis demandé si je pouvais pour mes loisir développer une histoire alternative autour d'un sujet qui me tiens à cœur : le Japon.
Loin de moi l'idée de m'imposer avec une science infuse ou encore de tenter de vous proposer une histoire en parallèle mais totalement possible et tout faire pour vous en convaincre. Mon projet tant vers un but, comme lorsque l'historien calque à des événements une signification contemporaine.
Voila donc mon synopsis :

Et si au cours du XVIe siècle les rois de France s'étaient d'avantage intéressés au passage 'portugais' vers les Indes, s'ils, avec de la chance et de la volonté, avaient atteints avant le Portugal les côtes du Japon. S'ils, encore, étaient devenus les partenaires privilégiés des daimyos de Kyushu sachant mêler avec précaution le prosélytisme et le commerce. Enfin si ces initiatives privées avaient été soutenues par le pouvoir central au cours du XVIIe et XVIIIe que serait il advenu?

C'est ce que je vais vous proposer, l'histoire étant par essence discutable et divisible, c'est bien mon point de vu partiel que je vais vous présenter avec ma sensibilité et sûrement mon lot d'erreur ou d'imprécisions dont j'aimerais que les spécialistes m'en fasse la remarque.

Voila ma chronologie rapide que je vais développer dans plusieurs chapitres.

Les commentaire sont les bienvenus sur l'autre thread



1543-1600 : premières rencontres



France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES] Capture1mk4


1542
un navire portugais s'échoue accidentellement sur la côte occidentale de l'île de Kyushu.

1543
Des portugais poussés par un typhon s'échouent sur une île de l'archipel Ryukyu.
Un pirate-négociant français se rend sur la côte occidentale de l'île de Kyushu près du village de pêcheur de Nagasaki.

1546
Nagasaki devient la base de la piraterie et du commerce français en orient.

1547
Poussés par l'ouverture des relations commerciales avec les daimyos côtiers par les Japonais; François Ier envoi une mission officielle auprès du Daimyo Shimazu Takahisa.


France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES] FHLP77_z


1548
Profitant de la guerre civile des aventuriers français installent un fort dans le village de Nagasaki.

1553
Des protestants fuyant la situation politique en France s'installent à Nagasaki et instaurent un commerce prospère.

1554
Premiers conflits avec les portugais installés au sud de l'île de Kyushu et les missionnaires jésuites.

1560
Un huguenot français devient représentant officiel du roi François II. Il obtient une alliance avec le clan Shimazu qui lui permet de bénéficier du village de Nagasaki et du fort construit précédemment.

France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES] Shimazu_takahisa


1562
Nagasaki est détruite par les pirates japonais.

1563
Alliance avec les Wakou.

1565
Assassinat du shogun Ashikaga, début du prosélytisme catholique au Japon.

1567
Fuyant la guerre de religions, des huguenots s'installent à Nagasaki et entreprennent une politique d'alliance commerciale avec des samourais locaux.

1568
Oda Nobunaga s'empare de Kyoto, les français se refusent à vendre des armes à feu. le Daimyo reçoit une représentation officielle du roi Charles IX.

1570
Le Shogun cède officiellement la ville de Nagasaki et ses dépendances aux marchands protestants franco-hollandais regroupés autour d'une association commerciale. Début des conflits militaires avec les portugais alliés aux daimyos convertis et les seigneurs "pragmatiques" et sectaires de Kyushu.

1571
Oda Nobunaga soutient les portugais dans leur lutte contre les Français à Nagasaki.

1576
Henri III fait envoyer des missionnaires catholiques au Japon et renoue les relations diplomatiques avec Oda Nobunaga.

1577
Politique conciliante envers les marchands et pirates huguenots de Nagasaki qui permet aux français de poursuivre leur extension commerciale ai Japon.

1580
Oda Nobunaga se rapproche à nouveau des portugais et chasse les français de l'île de Honshu.

1582
Hideyoshi Toyotomi succède à Nobunaga dans son œuvre unificatrice. Les marchands huguenots sont parvenus à s'allier aux samourais propriétaires de la région de Nagasaki. Début de la lutte d'influence entre les réformés et catholiques pour la conversion des élites locales.

1585
Hideyoshi Toyotomi est nommé régent. Henri III nomme un représentant officiel chargé d'organiser le commerce français et les intérêts politique du royaume au Japon. Activités commerciales prospères à Kyushu et sur l'île de Shikoku.

1587
Toyotomi chasse les jésuites et interdit le christianisme. La France considérée comme protestante est épargnée et se renforce à Nagasaki. Le représentant général interdit le prosélytisme protestant afin de ne pas froisser le régent, cependant les conversions se multiplient.

1588
Le représentant général prête allégeance à Hideyoshi Toyotomi pour la ville de Nagasaki confirmant ainsi le contrôle du port aux mains des huguenots.

France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES] Hideyo1


1589
Les Français fondent Kita (Kita-Kyushu) au nord de l'île.

1592
Début de la guerre contre la Corée, les français profitent de cette période pour se renforcer en introduisant une deuxième allégeance pour les samourais dépendant de Nagasaki. Le représentant général du roi est assassiné.

1595
Période de troubles à Nagasaki, violences inter religieuses et troubles civiles entre samourais fidèles aux français et ceux fidèles au régent.
Toyotomi décide de punir les Français en occupant et pillant la ville.

1596
Les catholiques encore restant à Nagasaki sont chassés, Kita passe sous contrôle du régent et les huguenots doivent prêter allégeance à l'empereur pour pouvoir continuer à négocier.

1597
Répression des français au Japon.

1600
Début de la période Edo et du shogunat Tokugawa (1603), retour progressif des français à Kyushu.



ps : cette chronologie fait parti d'un ensemble beaucoup plus vaste que j'ai développé (surtout autour d'un what if de l'amérique française) mais qui n'est pas inclus dans cette présentation. Cela explique surtout la présences de "bases" dans l'océan indien et en Chine permettant l'arrivée de ces pirates et négociants.

la suite...

1600-1639 : l'installation
1640-1658 : l'occupation
1658-1688 : l'ère Roizienne
1688-1704 : réactions
1704-1790 : l'ère culturelle française
1790-1822 : les excès
...


Dernière édition par pedro cabral le Jeu 13 Nov 2008 - 12:41, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES]   France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES] EmptyJeu 13 Nov 2008 - 8:31

Je vais regarder ca Yoda, j'attends tout ces events dans la nouvelle mouture de tu sais quoi Wink ...

Quelques précisions sur la première phase d'extension dont je ne pense pas m'attarder beaucoup, les explications viendront après vous avoir présenté toute la chronologie je m'attarderais sur une période en particulier pour vous en présenter les structures et sur certains épisodes marquant selon moi un rupture etc...

Quelques cartes (hoo pourtant j'ai recu une formation illustrator mais ca me prendra trois siècles , je dois retourner aux archives cet après midi). France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES] 402613


Carte 1
Île de Kyushu et les influences portugaises et françaises entre 1550 et 1580
France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES] Capture1lo1


légende :
Trait rouge : l'arrivée des français
Trait vert : l'arrivée des portugais
Cercle rouge/vert : zone d'influence respective
Carré jaune : grandes cités de Kyushu



Carte 2
Après l'expulsion des missionnaires portugais
1585-1595
France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES] Capture2xu8



Carte 3
Carte de Nagasaki en 1595

France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES] Capture3hq6


Légende :
Orange : le premier fort construit sur la colline surplombant le village
Rouge : village et port construit par les français où ils installent les population qui leur son favorables
Noir : villages de pêcheurs



la suite

tout de suite !!! mais sans images Sad


1600-1639 : l'installation


1603
Le port de Nagasaki devient domaine shogunal.

1606
Persecutions religieuses au Japon. Les hollandais obtiennent une licence de commercer à partir de 1609.

1607
Messilhac est reçu par le shogun Tokugawa, il obtient pour le roi Henri IV une autorisation de commercer ceci excluant Nagasaki.

1615
Révolte du lys provoqué par l'arrivée de Henri Gaston de Foix et son frère Jean Roger qui partis de Formose à la tête d'un millier d'hommes parviennent à rallier les seigneurs de Kyushu. Profitant du siège d'Osaka ils prennent le contrôle de l'île au nom du roi de France Louis XIII. ils arment également les seigneurs de l'île de Shikoku.

1616
Les frères de Foix s'allient à Tokugawa et chassent les espagnols de Kyushu tandis qu'ils divisent les seigneurs ayant participé à la révolte du lys. Le shogun leur offre la constitution d'un fort à Nagasaki et Kita sous la condition de respecter des lois religieuses et politiques. En fait l'arrivée des frères de Foix entraîne un mouvement de contestation des seigneurs locaux face à l'unification encore trop récente du pays. Les frères de Foix jouent un brillant double j*e*u entre soutien aux révoltés et obéissance au shogun.

1617
Retour des commerçants français à Nagasaki.

1620-1622
Révolte de la croix, les français provoquent une grande révolte chrétienne à Kyushu qu'ils matent par la suite sans pitié. Armés par les Français, des seigneurs de Shikoku battent le shogun à Takamatsu.

1623
Le début du shogunat de Iemitsu Tokugawa signe la recrudescence de la guerre civile entraînée par les français qui contrôlent une bonne partie de Kyushu.
Guerre ouverte contre les Français et leurs alliés

1625
Le shogun reconquiert Shikoku et mène la guerre sur l'île de Kyushu.

1627
Nagasaki est assiégée par le shogun Tokugawa, la forteresse Saint Louis bâtie entre 1616 et 1625 est une imposante citadelle.

1628
Il faut 40.000 soldats pour venir à bout de la forteresse de Nagasaki, les Français s'enfuient. Répression impitoyable des partisans du camp vaincu.

1632
Les Français continuent à attiser la guerre civile en soutenant des milices chrétiennes à Kyushu provoquant une petite guerre civile sur l'île.

1633
Des grands seigneurs s'opposent aux décisions du shogun pour restreindre leurs liberté de mouvements, certains se joignent à la révolte.

1634
Le duc d'Angoulême venu de Formose avec plus de 40.000 hommes, il est rejoint par la noblesse chrétienne locale et prend le contrôle de l'île avec 150.000 hommes. Début de la guerre Tokugawa (1634-1638).

1635
Victoire de Yasuoka (Honshu) sur le Shogun, le duc d'Angoulême envahit et Honshu et pille Kyoto. Il doit se replier après avoir été trahit par ses alliés.

1636
Le duc d'Angoulême résiste aux troupes du Shogun sur l'île de Kyushu.

1637
Grande rébellion chrétienne au Japon (Shimabara), le Duc d'Angoulême reprend pied sur l'île d'Honshu et assiège Edo.

1638
Traité de paix avec le Shogun, le duc d'Angoulême est nommé grand protecteur des chrétiens de Kyushu et obtient le droit de reconstruire les forts français sur l'île (Nagasaki et Kita).

1639
Édits de fermeture du Japon (Sakoku), seul les chinois et les français peuvent commercer. Louis XIII obtient 9 places fortes situées sur Kyushu avec une garnison permanente de 49, 000 hommes dont la majorité sont japonais.



suite...

1640-1658 : l'occupation


Dernière édition par pedro cabral le Jeu 13 Nov 2008 - 14:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES]   France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES] EmptyJeu 13 Nov 2008 - 12:38

Puisque pas mal de questions porte la dessus je vous fais le premier chapitre


Les Français en terre d'orient




Chapitre I : De la découverte aux premiers échanges

L'arrivée des Français au Japon s'inscrit dans un mouvement d'exploration initié au début du XVIe siècle par les marins dieppois, malouins, honfleurais et quelques aventuriers saintongeais et gascons. Partis d'abord vers les Amériques et la côte ouest de l'Afrique dans la première moitié du XVIe, il s'adonnaient à la piraterie et au commerce avec les natifs. Dés les années 1520 des honfleurais croisent le cap de bonne espérance avec à leur bord des marins portugais ayant déjà fait la route jusqu'en Inde. A partir des années 1530 c'est un tout autre type de commerce qui s'installe, les explorateurs et marins deviennent des aventuriers, bravant les tempêtes et les navires de guerre portugais ils s'aventurent dans l'océan indien sur de rapides et légères embarcations. Très vite s'instaure le principe du commerce et de la piraterie, allant de ports en ports ses marins négocient avec les plus forts et pillent les plus faibles. Progressivement chassés des Indes ils migrent au délà du détroit de Malacca vers la Chine et Formose.

Les prémices

En 1543 le pirate négociant Révaux Boucher fait partie de cette génération d'aventuriers, il quitte les Sables dans les années 1530 comme simple marin, son navire se rend dans les Indes pour une campagne de plusieurs années. Comme dans de nombreux cas à la fin de la campagne l'équipage se révolte et refuse de revenir, la mutinerie porte Boucher à la tête du navire. Chassé par les portugais en 1539 il se réfugie d'abord dans les îles thaïlandaise avant de se lancer en mer de Chine. Le navire porté par un typhon s'échoue non loin d'un village de pêcheur sur la côte est du Japon.
Très vite réparé la nouvelle de la découverte du Japon fuse dans toute la mer de Chine, à tel point que de nombreux français pourchassés soit par les portugais soit par les pirates chinois eux même trouvent refuge dans la Hanse de Nagasaki. De nombreux Français s'y installent et s'organise ainsi les prémisses d'un commerce asiatique entre Kyushu, la Chine, Formose et les îles indonésiennes.
En Février 1547 grandement affecté par la mort de ces fils et apathique, François Ier reçoit deux aventuriers dieppois s'étant rendus à Nagasaki en 1544. ces derniers présentent au roi un pays riche et sublime et parviennent à toucher la curiosité du souverain. Le Roi charge les deux aventuriers d'une mission diplomatique officielle auprès du roi du japon (le daimyo Shimazu étant considéré par les dieppois comme le roi du Japon).

Les initiatives catholiques

Cet acte va avoir de grandes répercutions à la cour et au delà. A la cour d'abord, de nombreux nobles particulièrement déstabilisés par les nouvelles méthodes de guerres et par l'appauvrissement de leurs rentes vont se porter volontaire dans l'espoir de récupérer des terres et de revenir auréolé de victoires militaires. Certains autres nobles mieux fortunés vont financer des expéditions maritimes en vu de s'enrichir également.
Ce mouvement initié à la cour contamine les armateurs, les marchands et les négociants français dont un certains nombre sont sensible à la réforme religieuse.
Les départs se multiplient en direction de l'Asie à la fin des années 1540 mais très peu sont les navires qui reviennent, arrivés à Nagasaki les français se retrouvent beaucoup trop éloignés du pouvoir pour tenter d'entretenir un quelconque lien avec le royaume.

Ce sont donc d'abord les catholiques et les marins qui s'installent à Nagasaki.

Les premières relations avec le pouvoir local

En 1548 une poignée de français vivent de façon permanente autour du petit village de pêcheur, l'instabilité propre à la période de pré unification du Japon pousse ces pirates à construire un petit fortin de bois dans la principale hauteur de la ville en vue de s'y réfugier lors d'un raid de pirate ou de brigands. S'ils profitent d'abord de la situation plutôt isolée de Nagasaki pour se réfugier, les français vont très vite ouvrir des négociations avec les Japonais. La présence portugaise au sud de l'île crée une émulation qui favorise les échanges commerciaux et donc la rencontre culturelle. Fascinés par les occidentaux, les Français ne le sont pas moins des Japonais, des mariages se font assez rapidement entre la population locale et les Français s'installant progressivement. Il faut attendre l'ambassade des marchands dieppois en 1549 pour constater une politique d'alliance permettant la sécurité du commerce des Français avec le Japon. Alors que les Portugais se rendent très vite auprès des daimyos de Honshu et à Kyoto, les français désorganisés s'installent plus profondément dans le tissu relationnel des samouraïs propriétaires de Koku (mesure fiscale de la terre), alors que les Portugais viennent négocier à Osaka les Français se rapprochent de Kunamoto et de la pointe est de Honshu profitant des courants commerciaux pour capter les marchandises.

Les huguenots d'orient

A la suite de ce premier mouvement s'adjoint celui des protestants réformés Français venus à partir des années 1550. Henri II comme son père décide d'exiler les protestants en Amérique du Nord et conseille aux autres à servir les intérêts du roi en Asie. De nombreux gentilshommes, nobles et grands négociants ayant embrassé la religion réformés partent vers Nagasaki. Il faut comprendre ce départ volontaire faite suite à toute une série d'Edits royaux autorisant les protestants à pratiquer leur foi à l'extérieur du royaume, des théories sont publiées prétendants que les espaces qui ne connaissent pas le christ doivent être présentés à lui par les chrétiens. Enfin il ne faut pas négliger l'aspect qui permet de souder ces huguenots au pouvoir royal, c'est à dire le profond respect et soumission au roi, à son principe divin et à la croyance de la reproduction du Royaume de France en terre vierge. La logique de ces nouveau arrivant n'est pas différente de celles des premiers aventuriers, il s'agit bien d'un exil, d'une installation et d'un commerce avec la Chine, Formose et pour certains jusqu'aux Indes que les Français vont commencer à occuper.
L'arrivée des huguenots n'est pas sans créer de conflits à Kyushu mais la présence portugais va canaliser les luttes vers une bataille d'influence supra-nationale, pour les Portugais au contraire il s'agit de lutter contre l'hérésie alors même que les jésuites sont en train de convertir les Japonais.

Les alliances ou la politique de protection du commerce de Guérand de Chausse

En 1560 Catherine de Médicis au nom de son fils François II charge Guérand de Chausse d'une ambassade officielle auprès du roi du Japon. Même si l'on sait depuis les années 1550 qu'il n'y a pas de roi au Japon et que le pays est divisé et en proie à une guerre civile, Guérand de Chausse doit en quelque sorte choisir son poulain pour en faire le roi du Japon. C'est de cette façon que la reine mère et ses conseillers protestants et catholiques voient la mission de Chausse.
Guérand de Chausse est une gentilhomme huguenot ayant à plusieurs reprise voyagé dans l'océan indien mais ne s'étant jamais rendu à Nagasaki. Profondément convaincu du soutien de Dieu et fidèle au roi il arrive en 1561 à Kyushu et se rend avec des négociants français installés de longue date auprès du Daimyo Shimazu seigneur le plus puissant de Kyushu. Ce dernier reconnaît officiellement Nagasaki comme une terme français et autorise la permanence du fortin érigé une vingtaine d'années plus tôt. Si d'un point de vue juridique cette cession est discutable, elle scelle une alliance politique avec une personnalité incontournable de l'élite nobiliaire japonaise. De Chausse va parcourir le Japon et obtenir de nombreuses alliances auprès d'autres seigneurs principalement à Kyushu.
Ces alliances permettent pour la communauté établies à Nagasaki de sécuriser ses voies commerciales et d'entretenir de bonnes relations avec les partenaires japonais. La religion rentre dans ce cadre peu en ligne de compte et à la différence des Portugais, les négociants Français restent très neutres sur cette question, ainsi même ils ne souhaitent pas s'ingérer dans la guerre civile en cours préférant s'allier avec tout les belligérants.
Cela n'empêche pas cependant quelques crises, comme le pillage de la ville par les pirates japonais en 1562 qui verra De Chausse s'allier avec ces derniers l'année suivante.

Une communauté indépendante

Guérand de Chausse est l'exemple édifiant qui montre comment la communauté française s'est installée et a perduré presque seule. De Chausse décède en 1566 après avoir été attaqué par des bandits sur la route de Kyoto. Durant sa présence au Japon de Chausse aura organisé et rationalisé les rapports avec les élites japonaises et permis d'améliorer le commerce des Français. Pendant le même temps des compagnies commerciales se créent à Nagasaki, ses cellules de quelques membres organisent une vie sociale sur le modèle Français en rejetant les influences japonaises. Si les nouvelles de France n'arrivent que très rarement lorsque de nouveaux navires s'arrêtent au port, l'on constate la persistance pour les deux communautés religieuse d'une allégeance au roi de France. Même si l'on continue de citer François II jusqu'en 1567 comme Roi, l'intemporalité de la couronne et le sentiment d'appartenir à la communauté des hommes permet de maintenir sinon symbolique le lien avec la France. Le métissage est très réduit et le choc culturel transforme beaucoup plus les Japonais que les négociants installés à Nagasaki.

Les actions royales

Si les nouvelles sont rares de France, celles venants du Japon sont quasi inexistantes, ainsi de 1560 à 1567 aucune nouvelle ne parviendra aux oreilles de Charles IX. A la mort de Guérand de Chausse, ces compagnons reviennent en France pour informer le roi François II de la mort de son représentant. Le nouveau souverain porte un intérêt modéré pour le Japon et les œuvres d'arts rapportées par les émissaires. Catherine de Médicis au contraire et Michel de L'Hopital comme tout le clan réformé se montre sensibles aux bénéfices apportés par ses négociants. Pour la reine il s'agit de faire revenir ces marchandises jusqu'en France, pour le clan huguenot il s'agit d'envoyer plus de négociants. Immédiatement l'un des lieutenants de Chausse est nommé représentant officiel du roi Charles IX. Nicolas Touvet arrivé au Japon dans les bagages de Guérand de Chausse apprend très vite le japonais et devient une excellent négociateur. Revenu au Japon en 1568 il organise une ambassade auprès de l'homme le plus puissant du Japon, Oda Nobunaga.


suite du chapitre I ...
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MessageSujet: Re: France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES]   France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES] EmptyJeu 13 Nov 2008 - 14:42

suite chapitre I


La rencontre avec Nobunaga

France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES] Odanobunaga


Lorsque Nicolas Touvet arrive à Kyoto en 1568, Oda Nobunaga vient tout juste de prendre la ville et d'y installer le dernier shogun du clan Ashikaga. Même s'il n'est pas shogun et n'occupe aucun poste important, Oda Nobunaga est considéré comme l'homme le plus puissant du Japon. Ce dernier se montre très ouvert aux barbares du sud (européens) et collectionne les objets d'arts occidentaux. Depuis quelques années les missionnaires portugais et espagnols sont même présent à la cour du seigneur et influencent en partie sa politique vis à vis des étrangers. C'est dans ce contexte que Nicolas Touvet est reçu par Nobunaga. La présence française inquiète les seigneurs japonais, les Portugais leur prêtent l'intention d'envahir le Japon à partir de Nagasaki. Si en réalité les Français ne sont au plus que deux cent à vivre à plein temps sur la pointe est de Kyushu, il n'en reste pas moins que les images et les descriptions du petit fortin de bois impressionne et anime les imaginations des élites japonaise. Touvet cherchera donc à convaincre Nobunaga de l'ambition économique et commerciale des Français rappelant que ces derniers ne se sont jamais mêlés de la guerre civile et qu'a la différence des Portugais n'ont pas participé aux conflits. C'est alors que Nobunaga souhaite au contraire que les Français s'investissent dans la guerre civile. Le seigneur de Nagoya perçoit les européens comme des corps étrangers qui peuvent faire basculer le rapport de force en sa faveur. Il demande ainsi à Touvet de lui vendre des armes et des canons pour ainsi ne pas dépendre uniquement des Portugais, il réclame également des navires de guerres avec des marins Français.
Cette rencontre bouleverse l'ordre établis depuis une vingtaine d'année par les premiers arrivants et inscrits les Français dans une politique d'ingérence qu'ils paieront cher par la suite.
Il faut attendre 1570 pour que les pourparlers entrepris avec Nicolas Touvet aboutissent à une vrai alliance avec Nobunaga. Ce dernier souhaite s'affranchir de la dépendance portugaise et faire jouer une certaine rivalité entre les différents groupes européens. De par ses alliances Nobunaga par l'intermédiaire du shogun Yoshiaki Ashikaga cède officiellement Nagasaki au roi Charles IX.
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MessageSujet: Re: France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES]   France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES] EmptyJeu 13 Nov 2008 - 15:08

Chapitre II : La période d'ingérence




France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES] Verbiest


La période d'ingérence (1568-1600) est caractérisée par une grande instabilité matérialisée par des convulsions qui vont conduire les Français a être chassés puis réinstallés à de nombreuses reprises selon les alliances et les hommes en place. Les Français ne vont cependant jamais cesser d'être présents à Kyushu mais durant cette période ils vont refluer vers d'autres zones puis revenir au gré des situations politiques.
La cession de Nagasaki ne change radicalement pas grand chose au fonctionnement économique de la ville, cette dernière attire de plus en plus de Japonais et s'accroît de façon spectaculaire. L'arrivée d'une poignée de riches négociants hollandais permet de fonder la première association commerciale qui arme des navires et qui les envoi jusqu'en Europe. Ce sont eux qui gèrent progressivement Nagasaki créant des charges nouvelles et affermissant les relations de dépendances avec de nombreux petits seigneurs locaux. On compte au début des années plus de 10.000 habitants dont moins de 300 européens.
Conformément aux accords avec Nobunaga Touvet incite les Français à vendre des armes et des canons ce qu'ils refusent. Se sentant désavoué il quitte le Japon pour la France. Malgré cela les Français s'orientent clairement vers l'ingérence, le conflit s'exacerbe avec les Portugais ce qui conduit à de véritables batailles rangées ou les alliés japonais sont les premières victimes. Le commerce s'étend à tout le Japon, les Français essaiment des comptoirs sur tout la côte de l'archipel.
Les conflits dégénèrent avec les Portugais lorsque l'association commerciale s'allient avec des seigneurs locaux dits 'pragmatiques' (non convertis mais occidentalisés) et des samouraïs et moines membres de sectes religieuses bouddhistes et assimilées. Étant en plein conflit avec des sectes similaires sur Honshu Nobunaga soutient les Portugais dans leur luttes contre les Français assimilés aux réformés. Ne maîtrisant pas toujours la subtilité des divergences entre chrétiens, les daimyos convertis de Kyushu s'opposent tout de même aux Français. S'en suit des difficultés commerciales croissante à Kyushu où bloqués par les Portugais de nombreux négociants quittent la région, mais également dans le Japon où devenus suspects aux yeux de Nobunaga ces derniers sont chassés ou malmenés.



Nouvelles réactions royale


France en terre d'orient : essai d'histoire alternative [PAS DE COMMENTAIRES] Sy01


Pendant ce temps, Nicolas Touvet revenu en 1571 en France milite pour une intervention de l'Etat à Kyushu afin de renforcer et protéger les français sur place. Selon Touvet (pourtant huguenot !) c'est l'influence néfaste des Portugais qui est la cause des malheurs des négociants. Certains de ceux-ci revenus dans les années 1573-1574 viennent soutenir Touvet dans ses revendications. Mais engluée dans la guerre civile, le roi n'est pas en mesure de lancer une quelconque opération au Japon. Henri III nouvellement roi, sous l'influence de sa mère consent à envoyer une douzaine de missionnaires catholiques sous les ordres du Père Lafond, Nicolas Touvet pourtant précurseur du projet est emporté par la folie de la guerre et arrêté pour conspiration.
L'arrivée en 1576 des missionnaires catholiques à Nagasaki prend les Portugais de court. Le village de pêcheur s'est rapidement développé mais depuis 1570 voit ses négociants se tourner vers la Chine plutôt que vers le Japon. Les Portugais très influents après de Nobunaga qui affermit chaque jour plus son pouvoir tiennent les Français éloignés des centres économiques et mènent une luttes acharnées contre eux grâce au soutien des Daimyos catholiques. C'est uniquement grâce au réseaux établis par les commerçants auprès des seigneurs locaux et de l'antagonisme religieux que les Français se maintiennent à Kyushu.


La mission


Le Père Lafond et ses co-religionnaires bouleversement donc les plans des Portugais, entament un long périple au Japon, ils permettent de normaliser les relations avec les Daimyos convertis tout en neutralisant les velléités portugaises auprès de Nobunaga. Les missionnaires encouragent la vente d'armes aux seigneurs de guerre et tentent de limiter l'influence de l'association commerciale qui est d'ailleurs dissoute en 1577. Le Père Lafond rencontre en pleine campagne militaire Nobunaga ce qui entraîne une plus grande sécurité pour les Français. Si la mission des religieux dans le domaine politique et économique est un franc succès, la mission religieuse à proprement parlé est un échec. Concurrencé par les jésuites portugais et espagnols, et abandonnés par les marchands huguenots français, le Père Lafond et ses disciples n'obtiennent aucun résultat et finissent par être 'renvoyés' en France par les même marchands dont ils ont contribué à rétablir la situation.

La fin de Nobunaga et la critique des Français

A peine repartis les missionnaires manquent déjà aux commerçants français. En effet, en 1580 Nobunaga se rapproche à nouveaux des Portugais et interdit les marchands Français sur Honshu, les tensions rendent la vie de la communauté réfugiée à Nagasaki très difficile tandis que de nombreux seigneurs convertis se montrent une nouvelle fois hostiles aux négociants.
Ayant appris la situation précaire des Français en 1582, Henri III se résout à agir. Sa réaction est d'autant plus étonnante que abandonné de toute part le roi n'a presque plus les moyens de ces ambitions. Et c'est peut être pour restaurer une partie de ce pouvoir émietté qu'il nomme Hugues de Laboisinnière, chevalier huguenot et proche de Henri de Navarre représentant général du roi en terre d'orient.
Cette nomination est essentielle car elle est véritablement la première volonté royale de contrôler, réguler et instituer la présence française à Nagasaki.
L'éphémère association commerciale a permis à la cour de découvrir entre 1575 et 1578 la richesse et l'opulence des rapports commerciaux entre le Japon et l'Asie. C'est cette découverte qui porte de Laboisinnière comme volontaire pour cette mission. Ce jeune noble désargenté originaire du Dauphiné prend part à de nombreux combats des guerres de religions et devient un partisans d'Henri de Navarre. Stupéfait par les richesses présentées à Paris par les membres de l'association commerciale en 1578 il part en 1583 pour le Japon avec la volonté de s'enrichir et de revenir, ce qu'il ne fera jamais.
La situation de Nagasaki à la fin des années 1570 est donc très difficile, de Laboisinnière qui se fait appelé Genrou par les japonais tente d'organiser le commerce et de canaliser les tentatives désespérée des Français pour maintenir leur sécurité. Laboisinnière réussit le coup de force de faire à nouveau prospérer le commerce Français. Cela tiens bien sur à de nombreux facteurs externes développés dans la partie suivante, mais l'implication, le travail de consensus entre les communautés religieuse et la profonde assimilation culturelle de 'Genrou' permet à Nagasaki de capter le commerce détenus auparavant par les portugais et espagnols basés à Hirado par exemple. L'arrivée au pouvoir de Toyotomi conjuguée à celle de Laboisinnière comme Représentant Général permet aux Français de reprendre des positions au Japon, à Kyushu et Shikoku principalement.


Toyotomi et le retour en grâce


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Nobunaga suicidé, le pouvoir revient aux mains de son fidèle lieutenant Hideyoshi Toyotomi. Si Nobunaga favorables aux catholiques et ouvert sur le monde occidental n'avait pas choisi ses alliés, Toyotomi lui identifie clairement ses ennemis, ce seront les Portugais et les catholiques.
Les jésuites portugais ont durant plusieurs décennies convertis de nombreux grands seigneurs et une partie de la couche populaire des habitants de Kyushu. Sous Nobunaga ces derniers étaient devenus des conseillers particuliers en ce qui concerne les relations avec les autres européens. Ainsi les conflits religieux en Europe apparaissent au Japon lorsque les ambassades françaises sont confiées à des protestants et lorsque le commerce à Nagasaki devient le plus important de Kyushu.
Les autorités religieuses portugaises et espagnoles se liguent contre l'hérésie entraînant des réactions mitigées de la part de Nobunaga qui se sert des Français comme d'un contre pouvoir aux portugais et d'une force de concurrence. A Kyushu cependant les jésuites lèvent des troupes et persuadent certains seigneurs de ne plus commercer avec les Français voir même de les attaquer ce qu'ils ne manqueront pas de faire. L'arrivée des missionnaires de Lafond provoque au contraire un instant d'indécision de la part des hispaniques, les seigneurs locaux se calment et Nobunaga joue à fond la carte du balancier protégeant ou menaçant les Français. Si avant sa mort ces derniers sont malvenus sur Honshu et sous embargo portugais sur Kyushu l'arrivée de Toyotomi au pouvoir bouleverse cet équilibre.
Si Nobunaga avait craint le pouvoir des moines guerriers et de sectes bouddhiques, Toyotomi craint lui l'influence croissante des portugais sur de nombreux Daimyos convertis. Il craint que les jésuites ne formatent un plan d'invasion du Japon (avec l'aide espagnole venue des Philippines). La religion chrétienne pose de sérieux problèmes à l'organisation politique et morale des classes sociales japonaises. Puisque tout repose sur le pouvoir divin de l'empereur, les chrétiens ne sont pas tenus d'être soumis à ce dernier puisque Dieu délègue ces pouvoirs sur terre il ne le donne sûrement pas à un hérétique païen!
Craignant la dislocation de la société japonaise Toyotomi commence à persécuter les chrétiens à chasser les Portugais.
En 1582 lorsqu'il prend le pouvoir, les négociants Français sont parvenus pour survivre à opérer des relation de soumission réciproques avec les seigneurs locaux, provoquant une dépendance économique d'un certain nombre d'entre eux. Pour survivre également la petite communauté fait front commun en perpétuant le principe d'unité face aux Portugais, seuls véritables ennemis. Ainsi de nombreux seigneurs sont convertis à la foi réformée se parant de noir et respectant scrupuleusement les évangiles. Cette nouvelle élites converties est différentes de celle des Portugais car considère les divergences religieuses au regard des sectes bouddhiques issues toutes d'un rameau commun.

Le Genrou décide


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Lorsque Toyotomi interdit le christianisme en 1587, ce dernier s'appuie sur Laboissinière pour faire appliquer ces arrêts sur l'île de Ksyuhu. En effet l'influence portugaise est très grande sur l'île alors que celle du nouveau régent est encore très faible. Le Représentant Général occupe donc une place privilégiée de médiateur et dans le cas présent d'élément pouvant faire basculer le rapport de force. Devenu allié de Toyotomi, Laboissinière interdit le prosélytisme religieux qu'il soit catholique ou protestant et part à la chaque des jésuites portugais comme des commerçants et marins ibériques. Cependant ce dernier se garde bien de pourchasser les Daimyos de Kyushu, au contraire, il s'allie avec eux contre la concentration du pouvoir aux mains de Tyotomi. Cette double alliance ambiguë permet aux Français de se renforcer tout en garantissant leur sécurité. Ainsi par exemple, en 1588 Laboisinnière prête allégeance à Toyotomi pour la ville de Nagasaki alors qu'il fera de même devant un Daimyo de Kyushu l'année suivante.
De cette façon Kyushu est relativement préservée des persécutions religieuses qui font des milliers de morts au Japon, les alliés traditionalistes de Laboisinnière sont ainsi dans l'incapacité de mener des actions contre les Daimyos catholiques, cet enchevêtrement d'alliance sert le Représentant Général qui en 1589 est considéré comme le représentant du régent Toyotomi sur l'île. Cela se confirme puisqu'en 1589 Toyotomi autorise les Français à bâtir un fort au nord de Kyushu à Kita qui sert de base avancée où les marchandises sont apportées par les Japonais avant de transiter à Nagasaki.
En 1592 Laboisinnière renforce son pouvoir dans les environs de Nagasaki en instituant un deuxième hommage à sa personne pour les samouraïs devenus dépendants des approvisionnements français. Le pouvoir du 'Genrou' se radicalise à partir de 1593 lorsque ce dernier tente sans succès de soumettre des seigneurs de Kunamoto au nom du Régent. Toyotomi réagit mollement mais les seigneurs non chrétiens de Kyushu ne supportent plus la présence du Représentant Général. Une tentative d'assassinat en 1594 conduit Laboisinnière à fourbir ses armes et à préparer une véritable armée sous son commandement. S'en suit une série d'escarmouches entre les partisans des Français (catholiques et samouraïs asservis) et les seigneurs traditionalistes et certains catholiques fidèles à Toyotomi. La lutte atteint son paroxysme en Novembre 1594 lorsque 4.000 soldats chrétiens pillent la grande cité d'Oita massacrant les bouddhistes et assassinant deux grands seigneurs fidèles à Toyotomi. Pour le Régent s'en est trop, malgré les guerres en Corée il envoi ses lieutenants à Kyushu.


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La première expulsion


Ainsi au début de l'année 1595 plusieurs milliers de soldats du Régent débarquent à Kita, plus que la présence des troupes de Toyotomi c'est surtout celle de ces généraux, grands Daimyos fidèles au Régent qui pousse de nombreux seigneurs à changer d'alliance. Progressivement refoulés vers le sud de l'île, de Laboisinnière voit ses alliés japonais fondre de plus en plus vite, certains se désengageant et maintenant une posture neutres, d'autres levant les armes contre leurs anciens alliés. Acculés le Genrou ne peux défendre Nagasaki et va se réfugier au sud avec les débris des derniers seigneurs lui étant rester fidèles; principalement des nobles chrétiens et quelques vassaux asservis.
A la merci des soldats de Toyotomi les Français quittent Kyushu dans l'année 1595, cet 'exode' ruine complètement Nagasaki, la ville est par ailleurs pillée et brûlée à la fin de l'année 1595.
La grande épopée de de Laboisinnière se termine en 1596 au pied du Sakura-jima. Abandonné par ses alliés il est forcé au suicide rituel par les généraux de Toyotomi. Reconnaissance suprême de sa fonction dans le système féodal pré-unifié, son suicide est considéré comme celui d'un samouraï renégat ayant trahit son maître.
Avec la mort de Laboisinnière, la situation des Français encore présent au Japon devient intenable, déclarés indésirables par le régent ils sont violemment pourchassés et interdits de séjour. Comme précédemment pour les Portugais, les marchands s'ils ne sont pas exécutes sont conduits à l'extérieur du pays.
Grâce au consensus et à la protection de Laboisinnière les religions chrétiennes ont connues à Kyushu une certaine liberté que Toyotomi s'applique à réduire à néant. De 1595 et cela jusqu'aux années 1620 les chrétiens sont inlassablement recherchés, massacrés ou convertis par la force. De nombreux grands seigneurs sont ainsi assassinés, de grandes révoltes paysannes provoque le chaos et la confusion sur l'île que les mandataires du Régent puis du shogun ne peuvent contenir. Les religions chrétiennes sont en net recul dés 1600 et vers 1610 la partie sud et ouest de l'île est presque entière vidée de ces chrétiens. Ne pouvant plus compter sur la protection des Français de nombreux seigneurs se liguent pour lutter contre le pouvoir centralisation de Toyotomi puis Tokugawa sans succès mais provoquant ainsi une période très troublée sur Kyushu.

Les nuances

Il ne vaut malgré tout pas prêter à la période 1595-1615 une uniformité bien pratique. Si les chrétiens sont pourchassés et les Français expulsés certains accommodements sont constatés et relève souvent de la conjoncture ou de cas particuliers. Ainsi comme on le retrouvera plus tard, Pierre Lannier huguenot normand parvient à signer pour lui même et ses fils un accord exclusif avec Toyotomi en 1596. En effet ce négociant établis à Kita depuis 1559 est le doyen de la petite colonie Française chargée de contrôler les marchandises qui doivent arriver à Nagasaki. Lors de l'invasion de 1595 il parvient à s'enfuir puis grâce aux réseaux économiques et sociaux tissés avec la noblesse locale revient en 1596 demande une exception pour son commerce. Contre une allégeance stricte qui oblige Lannier à fournir de nombreux bien à des prix fixe au Régent il lui permis de négocier à Kita et sur la partie est de Honshu. Ces exemples ne sont pas rares et témoignent dans les années 1596-1599 d'une certaines dépendances des élites japonaises aux produits apportés de Chine et d'Inde par les Français. Les métis surtout jouent durant cette période un rôle primordial.


Les métis

La génération d'aventuriers catholiques et protestants arrivés entre 1550 et 1580 a généré toute une population de métis principalement liés au Japon par leur mère. Ces individus qui connaissent des situations très variés sont au moins 500 sur l'île de Ksyuhu. A Nagasaki (environ 200) ils occupent des postes auxiliaires dans l'artisanat, les activités portuaires, le petit commerce et la manufacture. Écartés du pouvoir et des groupes commerciaux par les Français de souches arrivés à partir de 1580. Pour les autres leur situation est très variable mais un grand nombre d'entre eux sont avant 1595 les intermédiaires privilégiés entre les Français et les Japonais. Souvent installés dans les villes moyennes ou les villages côtiers il participe au négoce de "cabotage" qui voir remonter les marchandises par Nagasaki en passant souvent par Kita. Le cas des Lannier est caractéristique. Marié à la fille d'un samouraï, Pierre Lannier a 4 fils qui occuperont des charges administratives mais également commerciales à Kita et sur Honshu avant 1595. Il est encore difficile de présenter les caractéristiques de ces métis, leur formation trop récente et les constantes évolutions socio-culturelles en œuvre à kyushu en font un groupe lâche et fragile, entre l'intégration et l'assimilation.
Quoi qu'il en soit lorsque les Français sont presque tous chassés du Japon, les métis sont ceux qui se maintiennent le mieux et permettent de conserver, au moins dans un état d'attente, les relations diplomatiques et commerciales avec les élites locales.
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1640-1658 : l'occupation


1641
Louis XIII nomme un nouveau gouverneur général en charge de la construction et de la sécurité des places fortes de Kyushu. Ainsi même si théoriquement seigneur de Kyushu, le shogun n'est pas en mesure de faire appliquer sa loi. Le commerce franco-hollandais est florissant au Japon. Début de la construction "européeene" de Nagasaki détruite par le siège de 1628. Les Français soutiennent les seigneurs rebelles d'Honshu et Shikoku tout en se montrant respectueux des édits de fermeture.

1648
Les hollandais sont progressivement chassés de Kyushu par les commerçants français. Premières dissensions avec les seigneurs locaux qui souhaitent que la France les soutiennent dans leur volonté d'aider leurs coreligionnaires pourchassés ailleurs au Japon.

1650
Première crise grave entre les seigneurs chrétiens et ceux de la religion traditionnelle sur Kyushu. Les Français se posent en médiateur car ont besoin des troupes fournies par ceux ci.

1651
Révolte des ronins au Japon attisés par les commandants des places fortes françaises. Tokugawa Ietsuna attaque Kyushu pour tenter de mater les seigneurs chrétiens et y chasser les Français. Guerres des forteresses (1651-1658)

1652
Le shogun ne parvient pas à prendre toutes les places fortes françaises (Nagasaki-Kita-Hirado) tandis que des renforts arrivent de Formose et Acez ralentissant la progression du shogun.

1653
Les généraux du shogun assiègent Nagasaki dernière ville à résister. La ville fortifiée depuis les années 1620 est entourée depuis les années 1640 de nombreux bastions et des forts de pénétrations, 12.000 soldats en défendent les entrées.

1654
Aussitôt sacré, Louis XIV dépêche 15.000 hommes au Japon avec pour ordre de reprendre l'offensive. Nagasaki résiste.

1655
Les troupes franco-indienne débarquées et leurs alliés japonais reprennent l'offensive, laissant les forces du shogun assiéger Nagasaki ils passent sur Honshu et font le siège d'Osaka.

1656
La campagne est indécise, les sièges sont installés puis levés, les alliances se font et défont tandis que des milliers de samourais et paysans sont à nouveaux enrôlés dans des grandes armées de mercenaires. Guerre civile au Japon.

1657
Les Français mettent le feu à Edo.

1658
Arrivée de 5, 000 mousquetaires envoyés par le Louis XIV au Japon, Iematsu est assassiné et son successeur signe le traité de Nagoya qui cède l'île de Kyushu à la France ainsi que le monopole du commerce et le contrôle de la marine de guerre japonaise. Le contrôle de l'île est donné à des nobles japonais qui seront instruits en France. Début de l'ère Roizienne (de Louis XIV) qui transforme les structures politiques, culturelles , religieuses et sociales de l'île de Kyushu devenue française. Elle est marquée par une relative stabilité politique ou le gouverneur militaire joue le rôle d'arbitre et ou la noblesse est asservie et acculturée par l'éducation des fils en France. Les seigneurs sont assimilés à des comtes et doivent envoyer leurs successeurs passer dix ans au moins en France, bientôt à Versailles où certains s'établiront. Apparition progressive du "français latin" mélange de la conjugaison latine et du japonais de kyushu. Apparition d'une culture originale dans les arts, les lettres et l'architecture.
Même si les français ne sont pas très nombreux (2.000 soldats et environ 8.000 civils) ils introduisent la pensée de la renaissance puis celle des lumières. Initiation à la pensée individuelle et sortie progressive des habitants de Kyushu de leur société holiste. Profonds changements dans les mœurs chez les élites puis propagation dans la bourgeoisie marchande de Kyushu. Creation de nouvelles villes, de nouveaux ports et installations des premières imprimeries.


suite... ère Roizienne.
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