Le petite histoire de nos familles dans la grande Histoire - généalogie du forum

Je suis heureux de constater que certains cousins du forum ne dépareraient pas ma collection de noms de famille intéressants (Franquenouille?!)

Pour ma part, comme la généalogie a été une passion québécoise depuis fort longtemps (mue par un certain intérêt... de droite, dirons-nous) ça a été relativement facile de faire la généalogie jusqu'au XVIe siècle. Mes familles paternelles et maternelles représentent finalement les stéréotypes de l'histoire de la Nouvelle-France...

Le premier ancêtre paternel en Nouvelle-France vient du Poitou, et est engagé par le premier évêque de Québec; il marie l'une des Filles du Roi, orphelines dotées par le Roi pour fonder famille au Canada. Son fils va, avec d'autres, établir la Côte-du-Sud (région que Viper habite, par aillers, et où la famille de mon grand-père habite toujours). Ils sont paysans/pêcheurs d'anguilles jusqu'à mon arrière-grand-père, forgeron, travailleur itinérant, qui va travailler un temps aux États-Unis. La maison qu'il construit à son retour à Saint-Pacôme de Kamouraska s'inspire de ses voyages sur la côte est américaine.

Du côté maternel, je les croise beaucoup plus fréquemment (et involontairement) dans mes travaux... Le premier porteur du nom, ex-soldat surnommé "La Déroute", s'installe dans la région de Montréal, et lui et ses enfants s'intéressent à la traite des fourrures, très tôt. François Séguin devient l'un des meneurs de la "révolte du sel" qui s'oppose à une tentative de le taxer dans la colonie. Le ministre recommande de le châtier dûrement. Le gouverneur Vaudreuil temporise: il en est quitte pour quelques semaines de cachot. (Mon grand-père poursuivra la tradition...) Ses fils et petit-fils voyagent à Detroit, dans les Grands Lacs, le long du Mississippi, au Texas. J'ai eu la surprise de découvrir qu'un de mes ancêtres repose quelque part au Missouri.

Je signale au passage qu'un des personnages principaux de mes travaux se nomme Carlier, originaire de Beaumont-sur-Oise... Ce n'est pas le Nord-Pas-de-Calais, mais ce n'est pas loin non plus...

Du coté de mon père : des paysans entre Loire et Haute-Loire, jusqu'à mon arrière grand père paternel artisan qui fait fortune dans les machines à plumer les poulets(true story).
Evidemment mon génie de grand-père se fache avec lui et c'est l'autre branche de la famille qui continue de prospérer dans le domaine aujourd'hui.
Du coté de ma mère : on n'a jamais regardé, son père ça doit etre de paysans en Haute-Loire, sa mère est de Saint-Étienne y'a peut etre des trucs plus intéressants à creuser de ce coté.

Oexmelin a écrit:

Je signale au passage qu'un des personnages principaux de mes travaux se nomme Carlier, originaire de Beaumont-sur-Oise... Ce n'est pas le Nord-Pas-de-Calais, mais ce n'est pas loin non plus...

C'est le 200e nom le plus répandu en France, très "régional", car principalement concentré, avant le XXe, dans les zones picardes (Nord, Pas de Calais, Somme et Aisne essentiellement). J'ai passé une partie de ma jeunesse à nier avoir des relations avec "l'autre Carlier, là" (car il y a toujours un autre Carlier : en terminale, il y avait même une fille portant mon nom qui poussait la perversion jusqu'à être née le même jour que moi un an plus tôt). Il y a beaucoup moins de Carlier ailleurs (ça doit être lié à un nom de métier (carreleur en picard ?))

Pour Franquenouille, je suis content qu'il ait fait ce boulot, mais je ne le connais pas (d'ailleurs les liens se sont tranchés à la génération de mon père avec le cousinage du bassin minier).

Oexmelin a écrit:

Je suis heureux de constater que certains cousins du forum ne dépareraient pas ma collection de noms de famille intéressants (Franquenouille?!)

Pour ma part, comme la généalogie a été une passion québécoise depuis fort longtemps (mue par un certain intérêt... de droite, dirons-nous) ça a été relativement facile de faire la généalogie jusqu'au XVIe siècle. Mes familles paternelles et maternelles représentent finalement les stéréotypes de l'histoire de la Nouvelle-France...

Le premier ancêtre paternel en Nouvelle-France vient du Poitou, et est engagé par le premier évêque de Québec; il marie l'une des Filles du Roi, orphelines dotées par le Roi pour fonder famille au Canada. Son fils va, avec d'autres, établir la Côte-du-Sud (région que Viper habite, par aillers, et où la famille de mon grand-père habite toujours). Ils sont paysans/pêcheurs d'anguilles jusqu'à mon arrière-grand-père, forgeron, travailleur itinérant, qui va travailler un temps aux États-Unis. La maison qu'il construit à son retour à Saint-Pacôme de Kamouraska s'inspire de ses voyages sur la côte est américaine.  

Du côté maternel, je les croise beaucoup plus fréquemment (et involontairement) dans mes travaux... Le premier porteur du nom, ex-soldat surnommé "La Déroute", s'installe dans la région de Montréal, et lui et ses enfants s'intéressent à la traite des fourrures, très tôt. François Séguin devient l'un des meneurs de la "révolte du sel" qui s'oppose à une tentative de le taxer dans la colonie. Le ministre recommande de le châtier dûrement. Le gouverneur Vaudreuil temporise: il en est quitte pour quelques semaines de cachot. (Mon grand-père poursuivra la tradition...) Ses fils et petit-fils voyagent à Detroit, dans les Grands Lacs, le long du Mississippi, au Texas. J'ai eu la surprise de découvrir qu'un de mes ancêtres repose quelque part au Missouri.

Et quelqu'un a cherché du côté du Poitou ? ou des origines de "La Déroute" ?

Ibarrategui a écrit:

Et quelqu'un a cherché du côté du Poitou ? ou des origines de "La Déroute" ?

Oui - plusieurs générations de généalogistes... On ne remonte pas plus haut que le père de l'ancêtre, Jehan, né dans un hameau de ce qui deviendra la Vendée, vers la fin du XVIe siècle - le plus méchant diocèse de France, dixit l'évêque, un certain Armand Jean du Plessis. Il est dit "laboureur", tout comme quatre de ses fils.

La Déroute, c'est un surnom de soldat - comme tant d'autres qui sont devenus noms de famille au Québec (Lafrance, Laterreur, Tranchemontagne, Laframboise, Jolicoeur, Brind'amour, Saint-André, Saint-Jacques, Sainte-Marie, etc.) Sauf qu'ici, le surnom n'est pas resté: il a quand même survécu un peu plus d'un siècle, mais toujours accolé au nom de famille, Séguin - originaires du pays de Bray, en Picardie. Apparemment, son père était "clerc", et lui-même se dit également tisserand; il semblerait que le grand-père de La Déroute ait quitté la Bourgogne pour venir s'établir en Picardie à la fin du XVIe siècle.

Pour ma part, on ne trouve que paysans, paysans, paysans des deux côtés. La seule promotion sociale disponible était apparemment d'entrer dans les ordres ou de faire une modeste carrière militaire. C'est seulement avec la génération de mes parents que ça s'est développé.

Oexmelin a écrit:

Ibarrategui a écrit:

Et quelqu'un a cherché du côté du Poitou ? ou des origines de "La Déroute" ?

Oui - plusieurs générations de généalogistes... On ne remonte pas plus haut que le père de l'ancêtre, Jehan, né dans un hameau de ce qui deviendra la Vendée, vers la fin du XVIe siècle - le plus méchant diocèse de France, dixit l'évêque, un certain Armand Jean du Plessis. Il est dit "laboureur", tout comme quatre de ses fils.

La Déroute, c'est un surnom de soldat - comme tant d'autres qui sont devenus noms de famille au Québec (Lafrance, Laterreur, Tranchemontagne, Laframboise, Jolicoeur, Brind'amour, Saint-André, Saint-Jacques, Sainte-Marie, etc.) Sauf qu'ici, le surnom n'est pas resté: il a quand même survécu un peu plus d'un siècle, mais toujours accolé au nom de famille, Séguin - originaires du pays de Bray, en Picardie.  Apparemment, son père était "clerc", et lui-même se dit également tisserand; il semblerait que le grand-père de La Déroute ait quitté la Bourgogne pour venir s'établir en Picardie à la fin du XVIe siècle.  

N'empêche que "La Déroute", cela ne me semble pas un surnom de bon augure pour un soldat...

gwann a écrit:

Mon arrière-grand-père s'est bagarré avec un homme parce que le cheval de l'un marchait plus vite que le cheval de l'autre :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k640793k/f4.item.r=nofficial.zoom

A noter qu'il fut le premier du nom, son père s'appelant Lofficial. Et aussi que son cheval était aveugle.

J'ai lu toute la page (et c'est assez intéressant) mais je n'ai pas trouvé la bagarre dont tu parles

Oui... Compte tenu de la propension dudit La Déroute pour des activités à haut risque (révolte armée, traite des fourrures, y compris en temps de guerre...) je présume que c'était davantage en raison d'une certaine impétuosité plutôt que d'une certaine couardise.

N'empêche que c'était bien pratique pour me moquer de ma mère et de son sens de l'orientation plutôt médiocre...

Oexmelin a écrit:

Oui... Compte tenu de la propension dudit La Déroute pour des activités à haut risque (révolte armée, traite des fourrures, y compris en temps de guerre...) je présume que c'était davantage en raison d'une certaine impétuosité plutôt que d'une certaine couardise.

N'empêche que c'était bien pratique pour me moquer de ma mère et de son sens de l'orientation plutôt médiocre...

C'est toujours mieux que Ladéveine

Oexmelin a écrit:

Oui... Compte tenu de la propension dudit La Déroute pour des activités à haut risque (révolte armée, traite des fourrures, y compris en temps de guerre...) je présume que c'était davantage en raison d'une certaine impétuosité plutôt que d'une certaine couardise.

N'empêche que c'était bien pratique pour me moquer de ma mère et de son sens de l'orientation plutôt médiocre...

Tiens,  ce à quoi j'ai pensé en premier est de savoir depuis quand le mot déroute signifie défaite. Peut-être depuis pas longtemps?  
Peut-être que ça voulait dire que le gars sortait des sentiers battus, une espèce d' aventurier?

Édit : ah ben non, d'après le dico, ca a toujours été négatif, et ce depuis les bandes de routiers du moyen age...

Si ça se trouve John est un cousin éloigné . Du côté de mon père c'est essentiellement des paysans entre Loire, Haute-Loire et Ardèche jusqu'au XVIe siècle. Des commerçants du côté de ma mère.

Midomar a écrit:

gwann a écrit:

Mon arrière-grand-père s'est bagarré avec un homme parce que le cheval de l'un marchait plus vite que le cheval de l'autre :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k640793k/f4.item.r=nofficial.zoom

A noter qu'il fut le premier du nom, son père s'appelant Lofficial. Et aussi que son cheval était aveugle.

J'ai lu toute la page (et c'est assez intéressant) mais je n'ai pas trouvé la bagarre dont tu parles

Tout en haut, 3ème colonne, mon nom est surligné en jaune (quand j'ouvre le lien).

gwann a écrit:

Midomar a écrit:

gwann a écrit:

Mon arrière-grand-père s'est bagarré avec un homme parce que le cheval de l'un marchait plus vite que le cheval de l'autre :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k640793k/f4.item.r=nofficial.zoom

A noter qu'il fut le premier du nom, son père s'appelant Lofficial. Et aussi que son cheval était aveugle.

J'ai lu toute la page (et c'est assez intéressant) mais je n'ai pas trouvé la bagarre dont tu parles

Tout en haut, 3ème colonne, mon nom est surligné en jaune (quand j'ouvre le lien).

Et le courrier d'Arzano a-t-il eu gain de cause ?

Ca on a aucune idée, on ne sait pas non plus qui a commencé la bagarre.

gwann a écrit:

Ca on a aucune idée, on ne sait pas non plus qui a commencé la bagarre.

Cherche pas, de la part de ce con d'Yves Pouezart, tout est possible. Le courrier d'Arzano (joli titre de roman ou de nouvelle d'ailleurs) est innocent !

Les voies du hasard étant impénétrables, je viens de tomber sur une histoire d'injures criminelles qui concerne ledit La Déroute...:

Du 6 août 1720.

Supplie humblement François Séguin dit Ladéroute dizant que samedy au soir dernier le suppliant venant de travailler du haut des Mille Isles il avoit treuvé sa femme qui pleure luy demandé le sujet elle luy fit réponse que tous leur bled estoit entierement ruiné et qu’elle croyoit que cestoit les bestiaux du nommé Jolicoeur leur voisin et pour en savoir la véritté de la chose elle voulu demander doucement audit Jolicoeur sy cella nestoit pas ces bestes il se mit a la charger d’injures atroces principallement quelle estoit une putain et une coureuse et quelle couroit le bon bord et le lendemain le suppliant voulu parler audit Jolicoeur et lui demander le sujet pourquoi il avoit si griefvement traitté sa femme il fit réponse que il estoit vray qu’il l’ avoit traittée de la sorte et le reitéra au suppliant. Le suppliant lui représenté qu’il estoit honneste homme et sa femme honneste femme et qu’il la connessoit pour telle et dit au suppliant qu’il étoit un cocquain et qu’il estoit sur le papier rouge et que sa femme étoit dans un mot une putain et qu’elle menoit un mauvais commerce et qu’il lui prouveroit et se retirant chez lui et voulant entrer dans sa maison, le fils ayné dudit Jolicoeur nommé Louison auroit appelé le suppliant lui auroit cherché querelle avec un fusil à la main et treta le suppliant et sa femme comme son père avoit fait et se mit à fraper le suppliant en luy poussant son fusil dans le ventre, par plusieurs fois et le suppliant se voyant sans aucun secours fit en sorte de se saisir du fusil dudit Louison Jolicoeur qu’il a actuellement chez lui ce qui a obligé le suppliant de venir en cette ville pour nous en adresser sa plainte et avoir recours à votre justice pour lui etre sur ce pourvu.


(Être sur le papier rouge, c'est "avoir choqué quelque puissant", et "courir le bon bord", c'est fréquenter le bordel)

Pas de doute, La Déroute est un picard.

Sont quand-même sportifs les cousins...

Ibarrategui a écrit:

gwann a écrit:

Ca on a aucune idée, on ne sait pas non plus qui a commencé la bagarre.

Cherche pas, de la part de ce con d'Yves Pouezart, tout est possible. Le courrier d'Arzano (joli titre de roman ou de nouvelle d'ailleurs) est innocent !

Il semblerait que dans la famille, il y ait des sanguins, aussi couplé avec le cheval aveugle qui a donc pu prendre peur en se faisant doubler ... Dans ma famille, on pense que c'est l'arrière-grand-père le responsable.

gwann a écrit:

Ibarrategui a écrit:

gwann a écrit:

Ca on a aucune idée, on ne sait pas non plus qui a commencé la bagarre.

Cherche pas, de la part de ce con d'Yves Pouezart, tout est possible. Le courrier d'Arzano (joli titre de roman ou de nouvelle d'ailleurs) est innocent !

Il semblerait que dans la famille, il y ait des sanguins, aussi couplé avec le cheval aveugle qui a donc pu prendre peur en se faisant doubler ... Dans ma famille, on pense que c'est l'arrière-grand-père le responsable.

En Bretagne, on ne défend pas sa famille coûte que coûte ? Ah tiens, je pensais que la vendetta était la règle dans les coins reculés comme la Corse, la Sicile ou la Bretagne. Désolé pour la méprise.

gwann a écrit:

Ibarrategui a écrit:

gwann a écrit:

Ca on a aucune idée, on ne sait pas non plus qui a commencé la bagarre.

Cherche pas, de la part de ce con d'Yves Pouezart, tout est possible. Le courrier d'Arzano (joli titre de roman ou de nouvelle d'ailleurs) est innocent !

Il semblerait que dans la famille, il y ait des sanguins, aussi couplé avec le cheval aveugle qui a donc pu prendre peur en se faisant doubler ... Dans ma famille, on pense que c'est l'arrière-grand-père le responsable.

C'est une histoire que vous vous racontez de génération en génération ou c'est un truc sur lequel tu es tombé par hasard ?
Parce que franchement si vous tourner encore en boucle autour de cette histoire de cheval effrayé après quatre générations, c'est que vous avez des vies bien mornes dans votre famille.

bwyb a écrit:

gwann a écrit:

Ibarrategui a écrit:

Cherche pas, de la part de ce con d'Yves Pouezart, tout est possible. Le courrier d'Arzano (joli titre de roman ou de nouvelle d'ailleurs) est innocent !

Il semblerait que dans la famille, il y ait des sanguins, aussi couplé avec le cheval aveugle qui a donc pu prendre peur en se faisant doubler ... Dans ma famille, on pense que c'est l'arrière-grand-père le responsable.

C'est une histoire que vous vous racontez de génération en génération ou c'est un truc sur lequel tu es tombé par hasard ?
Parce que franchement si vous tourner encore en boucle autour de cette histoire de cheval effrayé après quatre générations, c'est que vous avez des vies bien mornes dans votre famille.

Mon frère a découvert l'article sur Gallica il y a 3 mois et en en parlant à mon grand-père celui-ci nous a parlé du cheval aveugle.

bwyb a écrit:

gwann a écrit:

Ibarrategui a écrit:

Cherche pas, de la part de ce con d'Yves Pouezart, tout est possible. Le courrier d'Arzano (joli titre de roman ou de nouvelle d'ailleurs) est innocent !

Il semblerait que dans la famille, il y ait des sanguins, aussi couplé avec le cheval aveugle qui a donc pu prendre peur en se faisant doubler ... Dans ma famille, on pense que c'est l'arrière-grand-père le responsable.

C'est une histoire que vous vous racontez de génération en génération ou c'est un truc sur lequel tu es tombé par hasard ?
Parce que franchement si vous tourner encore en boucle autour de cette histoire de cheval effrayé après quatre générations, c'est que vous avez des vies bien mornes dans votre famille.

Les Pouezart continuent d'en causer.