Les enfants, monnaie de guerre

On a beaucoup parlé de l' "enlèvement" des enfants Ukrainiens par les Russes (Je mets des guillemets, parce que ce que fait la Russie est hautement condamnable, mais je ne pense pas que les enfants aient été enlevés dans la rue. C'est plus un déplacement forcé en Russie d'enfants qui ont effectivement perdu une partie de leur famille, sans se soucier s'il en restait: https://www.lemonde.fr/international/article/2023/03/18/l-enlevement-d-enfants-ukrainiens-par-la-russie-est-un-crime-de-guerre-selon-commission-d-enquete-de-l-onu_6166023_3210.html ).

J'apprends par Télérama, qu'un documentaire d'Arte revient sur cette pratique... que la France a eu en 1945 en Allemagne occupée:

https://www.telerama.fr/ecrans/nes-sous-l-occupation-sur-arte-quand-la-france-se-servait-des-enfants-comme-d-un-butin-guerre-7008295.php

Passé peu glorieux, du coup c'est bien d'en parler.

  Cat

C'est quand même très différent : d'un côté, récupération d'enfants de pères français, abandonnés par leur mère (généralement incitée à le faire), de l'autre déplacement forcés d'enfants retirés à leur famille (enfants réfugiés, enfants partants en colonies de vacances et que la Russie ne rend pas, ...

"Enlèvement" n'est probablement pas le terme adequat à l'ensemble de cette population de mineure, mais "déplacement", fût-il forcé, non plus, car ces enfants ne se sont pas rendus en Russia par leur propre moyen, fût-ce contre leur gré.

Lorsque les population sont amenées de force dans un nouveau territoire par les moyens d'un État ou d'une organisation, le terme adéquat, dans le jargon, me semble être une deportation.

Je m’étais justement posé la même question en lisant l’article : déportation me paraissait plus juste aussi

babass a écrit:

Je m’étais justement posé la même question en lisant l’article : déportation me paraissait plus juste aussi

Oui, mais nous sommes habitués à sous-entendre, depuis les années 40, que cette déportation a pour fin les camps et l'extermination.

Ça avait d'ailleurs fait scandale (une petite panique morale de plus ou de moins...) dans les années 2000 quand les assos de défense des migrants avaient parlé de "déportation" pour qualifier les reconduites à la frontière.