Tout le monde surveillait les oiseaux, personne n'a vu venir les cochons...

Hildoceras a écrit:

ce midi sur France 2, Nadine Morano a annoncé que les crèches aussi pourront être fermées par le préfet quand trois enfants y seront malades. Les enfants sains seront transférés aux crèches les plus proches.
À la remarque totalement déplacée d'Élise Lucet qui prétendait en savoir plus sur la question qu'Elle-Même "cela va poser des problèmes d'organisation", Nadine Morano a répondu d'un ton pincé qui ne lui envoyait pas dire tout en le lui disant : "Pas du tout si c'est fait correctement !"

Bon, je veux bien. Mais on fait pas autant de bordel quand il y a la varicelle ou la gastro. Ensuite pas un mot sur ce que feront les parents quand il devront courir d'une crèche à l'autre. Ou bien comment ils devront faire pour obtenir des congés forcés.

Silence radio aussi sur les charges supplémentaires des assistantes maternelles qui peuvent être également touchées par un arrêt préfectoral, et doivent multiplier les nettoyages, s'équiper en solutions hydroalcooliques ou subir l'arrêt de leur activité sans pour autant toucher quoi que ce soit pour ça, tout en perte sèche. Par contre elles recevront un dépliant les informant. Bon, au moins y avait du fric pour les dépliants.

C'est moi ou on est en train de un fabriquer un gossplan sarkozyste?
A la décharge de la camarade Morano, elle est loin d'avoir tort; effectivement si c'est fait correctement ça fonctionnera, si...

9400 crèches et une administration française et ça doit fonctionner correctement ?


Le gouvernement est en train de se monter un film avec cette épidémie et je suis pas sûr que les français qui sont acteurs dans ce film soient d'accord pour y tourner.
Lors de la visite de Bachelot à la Réunion on lui a dit : manque d'effectif dans les hôpitaux, épidémie de gastro-entérite, épidémie de chikungunya. La réponse a été que tout avait l'air d'être bien préparé pour la grippe, si on manquait d'effectif on tenterait de faire quelque chose et les études sont en cours pour le chikungunya. J'ai pas l'impression qu'elle ait répondu aux attentes des réunionais.

Tiens, je vais faire des cours la semaine prochaine dans l'école de mon fils pour les sensibiliser aux mesures préventives anti-grippales.

Comment je suis pas fier ...

Petite question à Toub :

Est ce que les asthmatiques sont une catégorie à risque pour la grippe A ?



Et rien à voir mais la chaise pliante bleue est bien à nous.

matteli a écrit:

Petite question à Toub :

Est ce que les asthmatiques sont une catégorie à risque pour la grippe A ?



Et rien à voir mais la chaise pliante bleue est bien à nous.

Je suis un peu concerné donc je réponds en attendant la caution de toub :
Ca dépend des cas :
Si c'est chronique et important je pense que oui : insuffisance respiratoire sur une maladie qui provoque des problèmes respiratoires ça peut devenir grave.
Si juste de l'asthme d'effort(et donc crise classique très rare), et souvent jumelé de l'allergie, à priori pas de quoi paniquer, il faut juste éviter d'aller courir et de s'exposer aux allergènes.(mon cas)

Oui, un asthme "grave", instable, nécessitant un traitement quotidien, sera considéré comme plus "à risque" qu'un asthme ancien ne faisant plus de crise aiguë.

Mais bien sûr, si une crise d'asthme survient au cours d'une grippe, elle devra être traitée vigoureusement.

Réunion de "crise" à la clinique ce midi ; comment s'organiser ?

Plein de décisions :

1) plus de visiteurs pour les patients hospitalisés, locaux en vase clos : soignants - soignés
2) déprogrammer les patients chirurgicaux programmés qui auraient de la fièvre
3) unités réservés aux soins des patients grippés
4) personnel volontaire pour ces unités

C'est y pas merveilleux la vie.

En revanche, on n'a aucune idée de comment on va faire pour y arriver ...

"Il suffit de le faire correctement !"

merci à Nadine Morano


tiens à ce sujet, la crèche d'Istres a fermé pour cause d'une personne malade et pour les parents ça été : démerdez-vous !
Il aurait pourtant suffit de le "faire correctement"

Citation :

Le coût de la gestion de cette crise sanitaire, qui s'élève à ce jour à 1,5 milliard d'euros, fait débat.

Quelle vaste fumisterie !

Ah bah oui mais il en faut de l'argent pour faire des pubs télés où on quand on éternue on rejette des petites lettres et où on nous dit qu'il faut se laver les mains.

En faisant des recherches pour le cours que je donnerai demain dans l'école de mon fils, j'ai trouvé ceci, qui me semble fort illustratif



A vous souhaits !

C'est efficace comme brumisateur... :red:

et encore t'as la version bronches prises avec le gros molard vert qui part en boulet de canon

au fait, avis à tous. L'année prochaine on proteste si l'épidémie de grippe ne donne pas lieu à tout ce cinéma.
Et on exige également la même attention pour l'épidémie de gastro-entérite et celle de varicelles.

Ne haro-isons encore pas trop le baudet.

Que nos politiques se réfugient derrière les plus grosses précautions possibles au nom du principe du même non, c'est une évidence, mais scientifiquement on peut tout à fait imaginer que cette groupe tourne en catastrophe naturelle/économique. La banalisation à tout crin, dont on (le corps médical) se garde bien depuis le début des années 1980 et une certaine épidémie, n'est pas une solution.

J'ai une question, Toub : que se passera-t-il si jamais un germe/microbe/bactérie résistait à nos antibiotiques?

Je dis ça, parce que me disais dans ma douche, récemment, que le seul intéret du vaccin contre la grippe serait de limiter le traitement antibactérien en cas de contraction de la maladie, et donc la probabilité qu'un microbe commun développe une imunité contre nos moyens de traitement.

J'ai juste?

Jusqu'au développement (récent) des antiviraux, le seul moyen de lutter contre les virus était les vaccins (préventivement ou postérieurement à l'infection comme pour la rage). Contre un virus, on ne donne que des médicaments "de confort" qui diminuent les symptômes, mais qui ne guérissent pas de la maladie.
Si on vaccine, c'est pour éviter les morts et parce qu'on se dit que ca risque de couter plus cher de ne pas vacciner que de vacciner (à cause des arrêts maladie). (sans oublier le risque d'un échange de gène avec des virus qui seraient eux mortels, et là, c'est le retour du nombre de morts de la grippe espagnol)

Enfin, c'est ce qu'on m'a toujours dit, Toub précisera

Mosquito a écrit:

J'ai une question, Toub : que se passera-t-il si jamais un germe/microbe/bactérie résistait à nos antibiotiques?

Je dis ça, parce que me disais dans ma douche, récemment, que le seul intéret du vaccin contre la grippe serait de limiter le traitement antibactérien en cas de contraction de la maladie, et donc la probabilité qu'un microbe commun développe une imunité contre nos moyens de traitement.

J'ai juste?

Ben non t'as tout faux...
la grippe est virale, donc on ne file pas d'antibiotique, ça ne sert à rien et c'est justement ce genre de réflexes qui provoquent des surreristances

L'intéret de la vaccination c'est
1/ d'éviter de tomber malade avec tous les risques et problèmes afférant(complications, arrets maladie, annulation du voyage aux maldives)
2/ réduire/empêcher la propagation de la maladie, à pirori les gens vacinnés détruisent le virus sitot qu'ils sont en contact avec lui, ils ne tombent pas malades et donc ne le transmettent pas.

Sinon pour ta première question à mon avis, il faut remplacer si par quand.
a priori surmortalité chez les plus faibles exposé aux trucs, mais désolé de te décevoir faut pas s'attendre à l'apocalypse...

De nombreuses bactéries résistent à certains antibiotiques, soit naturellement (elles n'ont pas la cible moléculaire de la molécule antibiotique), soit d'une façon acquise (elles ont muté ou ont acquis du matériel génétique d'autres bactéries).

Les situations où une bactérie est résistante à tous les antibiotiques existants sont très rares, mais se rencontrent parfois dans certaines circonstances où il y a une forte "pression" antibiotiques (certains services de soins intensifs par exemple). Mais ces germes sont souvent peu pathogènes, et surtout peu contagieux (une grande partie de leur métabolisme est consacré à résister aux antibiotiques, ils ont souvent peu de facteurs de contagiosité et/ou virulence). Il suffit généralement de prendre des mesures d'hygiène autour des malades (isolement, désinfection de l'environnement) pour que le germe disparaisse (parfois avec le patient qui le porte ... ).

Il ne faut pas perdre de vue qu'il existe beaucoup d'antibiotiques, de familles très différentes, dont certains ne sont utilisables que dans les structures hospitalières.

Il me vient à l'esprit une exception, c'est la tuberculose. L'usage anarchique d'antibiotiques a permis l'apparition de germes résistants, mais qui restent extrêmement rares, alors que c'est une maladie de la grande population, mais il est vrai assez peu contagieuse.

Revenons à la grippe. C'est une maladie virale. La gamme des antiviraux est beaucoup plus réduite que celle des antibiotiques (qui sont des antibactériens). L'immense majorité des maladies virales sont aiguës mais bénignes et guérissent spontanément (quelques exceptions notables : le SIDA, les hépatites C et B qui sont des maladies chroniques). Il existe des maladies virales extrêmement graves et très contagieuses (comme le virus Ebola par exemple), mais elles tuent plus vite leur population cible qu'elles ne s'y propagent.

La plupart des maladies virales (rougeoles, rubéole, oreillons) ne sont"attrapées" qu'une fois car l'immunité qu'elles nous font acquérir est définitive.

Le problème avec cette grippe est donc :
- soit de ne pas l'attraper (isolement, masque, vaccination)
- soit quand on l'a de bien définir/traiter les formes graves. La gravité de la grippe réside surtout dans le fait qu'elle favorise les surinfections bactériennes, qu'il faut donc ne pas méconnaître et à ce moment traiter par antibiotiques. Mais le germe qui surinfecte le plus souvent la grippe et peut la rendre grave (le pneumocoque) reste très sensibles à des antibiotiques usuels (amoxicilline - Clamoxyl).

la place des antiviraux (Tamiflu, Relenza) est très limitée car ils limitent tout au plus la durée de la maladie.

Mais on ne peut totalement garantir que ce virus de la grippe devienne plus pathogène (et infecte directement les poumons), donc on a tout intérêt à limiter sa propagation. Cette année, peu de gens ont une immunité même limitée contre le virus (le dernier H1N1 qui a circulé est le virus de la grippe espagnole).

Quand tout le monde aura une immunité (en ayant attrapé la maladie ou en ayant été vacciné), la gravité du H1N1, qui va circuler sous une forme ou sous une autre pendant plusieurs années sera bien moindre, et on tombera dans des postures et des mesures médicales moins outrées.

Ca fait beaucoup d'informations. Je veux bien en rediscuter point par point si c'est trop peu clair ou trop dense.

Toub a écrit:

Ne haro-isons encore pas trop le baudet.

Que nos politiques se réfugient derrière les plus grosses précautions possibles au nom du principe du même non, c'est une évidence, mais scientifiquement on peut tout à fait imaginer que cette groupe tourne en catastrophe naturelle/économique. La banalisation à tout crin, dont on (le corps médical) se garde bien depuis le début des années 1980 et une certaine épidémie, n'est pas une solution.

Arrive un moment où personne n'ose reculer. Là, pour cette année (l'année prochaine il pourrait y avoir agravation) mais pour cette année on a une grippe bénigne. C'est temps de dire "halte au sketch, on s'est fait peur au départ, mais là on arrête les frais, on sera prêts pour une prochaine fois". Au lieu de quoi on continue dans la surenchère de moyens alors qu'on n'a pas vraiment les milliards à dépenser à ça.
Personne ne se préoccupait de la grippe classique l'année denrière, personne ne s'en préoccupera dans deux ans. Ce que j'aimerais comprendre c'est pourquoi on s'en préoccupe cette année. Et jusqu'où ira-t-on dans le principe de précaution. Il y a d'autres épidémies tout au long de l'année : les "petits-vieux" crèvent d'une déshydratation due à la gastro tout comme d'une insuffisance respiratoire due à la grippe. Seulement quand il y a la gastro on ne fait pas ce foin et on ne paye pas les publicitaires ou on ne lance pas des séries de vaccins ou de masques.

Forezjohn a écrit:

Mosquito a écrit:

J'ai une question, Toub : que se passera-t-il si jamais un germe/microbe/bactérie résistait à nos antibiotiques?

Je dis ça, parce que me disais dans ma douche, récemment, que le seul intéret du vaccin contre la grippe serait de limiter le traitement antibactérien en cas de contraction de la maladie, et donc la probabilité qu'un microbe commun développe une imunité contre nos moyens de traitement.

J'ai juste?

Ben non t'as tout faux...
la grippe est virale, donc on ne file pas d'antibiotique, ça ne sert à rien et c'est justement ce genre de réflexes qui provoquent des surreristances

Euh, je suis quand même pas bouché au point d'ignorer qua la grippe est un virus

Mais elle entraine des complications qui, elles, sont bactériennes, si j'ai bien suivi. Donc moins de malades = moins de chance de développer des complications, et donc moins de nécessité de traitement antibiotique, et donc, in fine, moins de chance de voir apparaitre des résistances.

C'était ça, mon raisonnement, mais bon, j'aurais peut-être dû commencer par balancer le postulat et ne pas imaginer naïvement que certain d'entre-vous me prendraient pour un ignare (car la grippe est un virus, et un virus ne se traite pas aux antibiotiques... ça, la majorité de la population l'a bien compris, je pense, et moi avec, rassurez-vous )

Mosquito a écrit:

Mais elle entraine des complications qui, elles, sont bactériennes, si j'ai bien suivi. Donc moins de malades = moins de chance de développer des complications, et donc moins de nécessité de traitement antibiotique, et donc, in fine, moins de chance de voir apparaitre des résistances.

On s'était pas compris, pas grave.
Comme l'a dit toub, le risque de surinfection est faible et le traitement par antibiotique ne se fait que dans ce cas, le risque de développer un résistance s'amenuise donc.

Et le pneumocoque n'attend pas la grippe pour se manifester. Il y a en permanence des gens infectés par ce germe sur lequel la pression antibiotique est forte. C'est un germe qui touche volontiers les personnes jeunes en bonne santé, et qu'on porte a priori tous au niveau de la gorge. Quand on a une infection par pneumocoque, ce n'est pas le fruit d'une contagion, mais d'une surinfection endogène.

On a d'ailleurs constaté chez lui un amenuisement de sensibilité à la pénicilline native, qu'on utilisait en première intention, et plus guère maintenant. Donc oui, la modification de la sensibilité du "microbe qui tue pendant la grippe" s'est modifiée, mais pas à cause de la grippe, et pas au point que ça pose un problème de prise en charge.

En revanche en 1918, on n'avait rien, et sur ce qu'on en sait (prélèvements de patients conservés jusqu'à maintenant) 80 % de la mortalité de la grippe espagnole était liée au pneumocoque.

C'est difficile la distinction "fièvre liée à la grippe"/"fièvre liée à une surinfection", et source de gag. Par exemple, il existe un microbe (Haemophilus influenzae) qu'on a identifié initialement chez les patients grippés, à tel point qu'on a cru qu'il était responsable de la grippe, d'où son nom. Il a fallu du temps pour rattacher la grippe à un virus et non pas à cette bactérie.

(c'était le chapitre 808 des "belles histoires de l'oncle Toub")

Toub a écrit:

Que nos politiques se réfugient derrière les plus grosses précautions possibles au nom du principe du même non, c'est une évidence

C'est une évidence, peut-être, mais ce n'est pas un référendum, quand même. :red:

Cat

Toub a écrit:

Cette année, peu de gens ont une immunité même limitée contre le virus (le dernier H1N1 qui a circulé est le virus de la grippe espagnole).

Bof. Du H1N1, il doit y en avoir tous les ans dans les vaccins contre la grippe standard. Les souches changent assez souvent mais les types dans lesquelles elles sont classées sont toujours les mêmes sauf exception. Par exemple, il y en avait dans le vaccin de l'an dernier.