L'économie expliquée aux fous

Et là, je pense au dernier post d'un autre blog bédé...

Keyan Farlander a écrit:

Le dernier xkcd sur la crise :

http://xkcd.com/980/

Whouf !

C'est balaise !

Sinon, un article intéressant, comme quoi, c'est pas le problème de la dette, ni des perspectives de marché, c'est vraiment un problème plus structurel que ça:

http://krugman.blogs.nytimes.com/2011/11/21/austrian-economics-the-real-kind/

Cat

Les commentaires de l'article sont peut etre plus explicatifs que l'article lui même.

La Slovénie par exemple doit avoir une dette aux allentours de 40% du PIB et des taux d'interet aux allentours de 7% (pas trop sur de la duree de maturite a laquelle cela correspond).

La taille du marché intérieur a peut être aussi une certaine importance (?)

Apres Angela sert de l'austérité fiscale a tout le monde parce que ca lui convient electoralement...

Bon et puis le probleme de la dette, c'est celui de la dette * taux d'interet. Les Allemands ont une dette importante mais des taux faibles.

Putain,

pendant que le congrès américain débattait du programme "TARP" de l'administration Obama de 700 milliards de $ (et accusait cette administration d'être trop à gauche et interventionniste ), programme avec lequel venait des obligations aux banques (nouvelles règlementations, etc...) que les banques ont combattu depuis avec vigueur (et lobbying), la réserve fédérale, sans même le mentionné au congrès, a prêté en secret 7 700 milliards de $ à 0.01% d'intérêt à ces même banques, sans aucune contrepartie... Les banques ont sans doute été sauvées par ces prêts secrets là, et en plus on réalisé un bénéfice de 13 milliards de $ sur le dos des contribuables américains au passage...

http://www.bloomberg.com/news/2011-11-28/secret-fed-loans-undisclosed-to-congress-gave-banks-13-billion-in-income.html

Et après la mère Merkel elle veut pas que la BCE soit prêteuse en dernier ressort ?

Elle a vraiment rien compris à l'économie...

Cat

Les Allemands ont encore en mémoire les années 20 et l'hyper inflation qu'il y a eu à l'époque... Ils trainent leur histoire comme un boulet au pied et arguent qu'ils ont assez payé des réparations comme ca . C'est assez triste mais leur presse les brosse dans le sens du poil et leur donne une information cherchant à les conforter dans un certain sentiment de "détachement" vis à vis des européens du sud (je dis ca en raison des articles du Spiegel que je lis de temps en temps mais aussi de l'opinion des forumeurs allemands, dont certaines idées bizarres (genre sur les réparations, qui n'ont rien a voir dans cette affaire du tout) viennent bien de qqpart ...

Par contre, ils se rendent pas du tout compte du désastre en terme de relations publiques auquel ils devront faire face si l'eurozone s'effondre.

Tamerlan a écrit:

Les Allemands ont encore en mémoire les années 20 et l'hyper inflation qu'il y a eu à l'époque... Ils trainent leur histoire comme un boulet au pied et arguent qu'ils ont assez payé des réparations comme ca . C'est assez triste mais leur presse les brosse dans le sens du poil et leur donne une information cherchant à les conforter dans un certain sentiment de "détachement" vis à vis des européens du sud (je dis ca en raison des articles du Spiegel que je lis de temps en temps mais aussi de l'opinion des forumeurs allemands, dont certaines idées bizarres (genre sur les réparations, qui n'ont rien a voir dans cette affaire du tout) viennent bien de qqpart ...

Par contre, ils se rendent pas du tout compte du désastre en terme de relations publiques auquel ils devront faire face si l'eurozone s'effondre.

Elle a bon dos, l'hyperinflation de Weimar... Non, en fait, c'est surtout qu'une bonne part du système de retraites en Allemagne est capitalisé (enfin, c'est ce que j'ai entendu dire, hein, suis pas spécialiste ). En cas d'inflation, le pouvoir d'achat des pensions se casse la gueule et ouvre la voie d'une crise politique majeure.

Oui elle a bon dos. C'est surtout qu'entre prendre qq points d'inflation trainer des liasses de trillions de marks pour acheter un carambar, il y a une différence. Mais... Ca leur permet de dire que l'inflation, c'est mal, malheureux inconscients etc etc (horreur malheur).

Citation :

En cas d'inflation, le pouvoir d'achat des pensions se casse la gueule et ouvre la voie d'une crise politique majeure.

C'est surtout pour des salaires fixés par l'etat que ca pourrait faire mal.

"Ach, Inflation, gross Malheur, jawohl, gross Katastrof... "

C'est la même chose en France hein : on refuse toute inflation même minime pour protéger les retraités et les possédants, gros bataillons de votants...
Ce qui est fortiche de la part de Merkel, c'est d'avoir réussi à convaincre non seulement ses citoyens, mais toute l'Europe, que l'Allemagne était "vertueuse" et que les autres n'étaient que des fainéants avides de subventions, alors même que l'Allemagne a une dette publique encore supérieure à la nôtre (83,4 % du PIB contre 82,4 %, selon le CIA World Factbook).

tu parles de l'annexion forcée qu'on vient de subir ?
quand je pense que j'ai fait anglais et espagnol en langues vivantes et qu'il va me falloir apprendre l'allemand pour dénoncer mon prochain à la kommandantur locale

"sehr geehrter standartenführer des UMP CDU..."

Ca commence mal, les noms communs prennent toujours une majuscule dans la langue d'Angel.

moi j'ai fait faire de l'allemand à mon fils uniquement pour réviser.
(aussi pour le faire chier hein, c'est qu'il a une crise d'adolescence à préparer le petit)

Hildoceras a écrit:

tu parles de l'annexion forcée qu'on vient de subir ?
quand je pense que j'ai fait anglais et espagnol en langues vivantes et qu'il va me falloir apprendre l'allemand pour dénoncer mon prochain à la kommandantur locale

"sehr geehrter standartenführer des UMP CDU..."

Putain, même Hollande se fait adouber par les germains... Fouillailla, faut que je pense à commander un casque à pointe pour Noël...

Mosquito a écrit:

Tamerlan a écrit:

Les Allemands...

Elle a bon dos, l'hyperinflation de Weimar... Non, en fait, c'est surtout qu'une bonne part du système de retraites en Allemagne est capitalisé (enfin, c'est ce que j'ai entendu dire, hein, suis pas spécialiste ). En cas d'inflation, le pouvoir d'achat des pensions se casse la gueule et ouvre la voie d'une crise politique majeure.

Et puis c'est pas les allemands, c'est les conservateurs et libéraux allemands (CDU, CSU, FDP), bref la droite quoi...

La position de la gauche allemande n'est pas la même : le SPD (les sociaux-démocrates), par exemple est favorable à une mutualisation des obligations européennes et à un interventionnisme de la BCE pour stabiliser la zone euro.

Captain frakas a écrit:

Et puis c'est pas les allemands, c'est les conservateurs et libéraux allemands (CDU, CSU, FDP), bref la droite quoi....

Non, c'est bien les Allemands. C'est bien leur presse, leurs forumeurs. L'opposition aux euro-bonds est aussi partagé par le SPD en l'état (http://www.bloomberg.com/news/2011-09-28/spd-opposes-issuance-of-euro-bonds-soon-rheinische-post-says.html).

Il y a de belle declarations de principes d'unité avec le PS. Et d'autres qui viennent justement les contredire.

En fait, l'économie c'est tout simple:

Quand on commence à construire les grattes-ciel, faut se barrer va y avoir un crash... :red: :

http://www.bbc.co.uk/news/business-16494013



Cat

L'Index des gratte-ciels Barclays Capitals... ils auraient pu appeler ça l'index Icare, non ?

En même temps le raisonnement exposé dans l'article me semble être

Un pays construit des gratte-ciels => le pays est riche => le pays va entrer en crise.

Dans une économie cyclique il suffit d'attendre pour passer de la deuxième proposition à la troisième, pas besoin d'être marabout et je ne vois pas trop ce que ça apporte.

En fait le raisonnement est : quand on en est à essayer de battre les records de hauteurs de gratte-ciels, on est à l'acme de la bulle immobilière, et la crise n'est plus loin.

L'ascenseur social cassé, en un graphe et deux variables:

http://krugman.blogs.nytimes.com/2012/01/15/the-great-gatsby-curve/

Moralité: Le rêve américain n'existe plus, et la France est bien mal lotie aussi...

http://www.americanprogress.org/events/2012/01/krueger.html

Cat

En France j'ai l'impression que le droit du travail ne sert qu'à empêcher ceux sans emploi de venir concurrencer ceux qui en ont un.

Mauclerc, cynique a écrit:

En France j'ai l'impression que le droit du travail ne sert qu'à empêcher ceux sans emploi de venir concurrencer ceux qui en ont un.

Y'a de ça, mais il y a aussi des raisons moins contestables. Exemple vécu : une boite française sous-traite le développement de son logiciel embarqué en Inde. 6 mois de projet. Au bout de 4 mois, alors que le projet est presque dans les clous, tous les ingénieurs indiens démissionnent pour aller gagner 10% de plus chez un concurrent. L'employeur et le client coulent. Les 3 mois de préavis leur auraient permis de se retourner.

el_slapper a écrit:

Y'a de ça, mais il y a aussi des raisons moins contestables. Exemple vécu : une boite française sous-traite le développement de son logiciel embarqué en Inde. 6 mois de projet. Au bout de 4 mois, alors que le projet est presque dans les clous, tous les ingénieurs indiens démissionnent pour aller gagner 10% de plus chez un concurrent. L'employeur et le client coulent. Les 3 mois de préavis leur auraient permis de se retourner.

Sans doutes, mais je commence à me demander si les rigidités du CDI ne jouent pas au final contre les travailleurs dans leur ensemble. J'en discutais avec mon frère qui bosse comme mandataire pour une grosse boite d'armement depuis 4 ans. Ca veut dire que depuis quatre ans la boite paye le double voir le triple de ce que couterait un type embauché directement en CDI, tout ça pour pouvoir éventuellement se séparer de lui rapidement si la charge de travail diminue (tu dois voir cela quotidiennement dans ton secteur). C'est ce genre de rigidités qui coutent cher et rendent difficile l'embauche. Du coup tu te retrouves avec des types peu ou pas motivés qui peuvent détester leur job mais n'ont pas de choix que d'y rester car ils savent à quel point il est dur de trouver un travail stable et combien le CDI est le sésame pour accéder à bien des choses (notamment aux prêts bancaires). Tu m'étonnes qu'après l'ascenceur social flanche, chacun jouant du "j'y suis j'y reste" tu n'as aucune place pour le renouvellement et l'innovation.

Cela dit un CDI s'est pas si difficile à casser. Sans convention collective particulière, tu peux licencié qui tu veux comme tu veux, juste il faut payé des indemnités de licenciement, mais à part si le type est dans la boîte depuis 20 ans, c'est pas bézef', quand même.

Par contre, je plussoie, ce n'est pas un contrat en CDI ou des feuilles de paye qui devraient donner accès au crédit, mais uniquement le montant des revenus imposable. Point. Ça simplifierait la vie de bien des gens.

Cat

le cas de Mauclerc est clairement un licenciement pour motif économique. Le patron peut licencier des effectifs surnuméraires si ses contrats ne lui permettent pas de les conserver. Y a même pas forcément de difficultés pour ça sinon la détresse morale compréhensible d'un patron que cela déchire de voir partir ses employés. Bien sûr, il vaudrait mieux qu'il n'ait pas en même temps quelques intérimaires qui continueraient à bosser pour peanuts, ce qui ferait mauvais effet devant les prud'hommes.