L'économie expliquée aux fous

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Hildoceras a écrit:

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Ha oui, il faut peut-être créer un compte, mais c'est gratuit (ça limite à 4 ou 5 articles par mois je crois).

Cat

ouais et après je suis inscrit sur la liste officielle des opposants de Trump

Hildoceras a écrit:

ouais et après je suis inscrit sur la liste officielle des opposants de Trump

Tu es français, tu es déjà sur la liste.

Les grosses compagnies de livraison commencent à boucler la boucle… en ouvrant des magasins !

L'essentiel des achats se fait encore en magasin, faut dire.
Perso je ne commande plus rien sur Amazon, et quand je me fais livrer quelque chose via un autre site, je préfère que ça arrive chez l'épicier du coin. qui centralise les colis et en tire un mini-revenu. Et quand je commande à bouffer, je laisse un pourboire (Deliveroo permet ça, par exemple), ce qui me semble la moindre des choses vu le boulot de dingue des livreurs.

C'est impressionnant quand même: En $ constant le prix du Brent est retombé à ce qu'il était avant le premier choc pétrolier de 1973...

Cat

Changement de paradigme chez les libéraux : la dette c'est bien... maintenant qu'ils en font !

article de Challenges

Rappelons qu'à la sortie de la deuxième guerre mondiale nous étions endettés à plus de 200% du PIB, on a donc déjà vu bien pire et on s'en est sorti.

En revanche l'article est atroce, disant tout et son contraire, n'expliquant rien d'utile (par exemple le rachat de dette) et finissant même sur une citation de Patrick Artus, c'est dire.

l'article que je ressors à chaque discours sur la dette :

https://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2017/03/08/tout-le-monde-se-fiche-de-la-dette-publique.html

Probablement un article tronqué et découpé pour aller sur la toile (celui que j'ai mis en ligne). Je dis ça par charité pour le journaliste qui l'a commis. L'essentiel étant le virage de nos chers libéraux de droite, qui n'ont vraiment pas changé dans ce nouveau monde qui n'existe pas : quand Sarkozy fait de la dette après la crise de 2008, c'est bien, quand Hollande fait de la dette pour relancer l'économie, c'est mal, quand Macron veut rembourser la dette c'est bien mais s'il en fait plus, c'est bien aussi. Bref, la bonne économie c'est quand la droite est aux manettes, et peu importe ce qu'elle fait réellement.

J'ai découvert ça sur la toile, pour un ignare comme moi en économie j'ai trouvé ça plutôt bien (assez Keynésien le gars).
chaine youtube Eureka
pour s'occuper pendant le confinement...

Une question probablement très idiote, vu mon ignorance totale, mais...

lisant ceci : "Eurostat a également annoncé vendredi que l’inflation était restée négative dans la zone euro en octobre, pour le troisième mois consécutif. Les économistes s’inquiètent d’un scénario de déflation, un cercle vicieux dans lequel la baisse des prix suscite l’attentisme des consommateurs, provoquant une chute de la production alimentant elle-même la baisse des prix.
En octobre, l’inflation s’établissait à -0,3%, stable par rapport à septembre, selon une première estimation d’Eurostat. En août, cet indicateur avait plongé au-dessous de zéro pour la première fois depuis mai 2016, à -0,2%.
Ces chiffres sont loin de l’objectif affiché par la BCE d’une hausse des prix « proche mais inférieure à 2% »."

j'en viens à me demander si l'on ne souhaite éviter la déflation que parce qu'elle inciterait, psychologiquement, à réduire la consommation, car j'imagine que l'attentisme des consommateurs touche la consommation futile (donc la production futile), pas la consommation qui leur est nécessaire, ni celle qui leur importe...

Dès lors, une politique monétaire "verte" ne devrait-elle pas être justement, de la part de la BCE, de viser une inflation aussi proche que possible de -1 % plutôt qu'une inflation aussi proche que possible de 2% ?

Qu'est-ce qui fait peur, concrètement, dans la déflation ?

Les dettes deviennent encore plus compliquée à rembourser et il n'y a plus aucun investissement. La production chute et les salaires avec.

Ceci dit il y a eu, si je ne trompe, des politiques délibérément déflationniste par le passé.

capitaine Fracasse a écrit:

Une question probablement très idiote, vu mon ignorance totale, mais...

lisant ceci : "Eurostat a également annoncé vendredi que l’inflation était restée négative dans la zone euro en octobre, pour le troisième mois consécutif. Les économistes s’inquiètent d’un scénario de déflation, un cercle vicieux dans lequel la baisse des prix suscite l’attentisme des consommateurs, provoquant une chute de la production alimentant elle-même la baisse des prix.
En octobre, l’inflation s’établissait à -0,3%, stable par rapport à septembre, selon une première estimation d’Eurostat. En août, cet indicateur avait plongé au-dessous de zéro pour la première fois depuis mai 2016, à -0,2%.
Ces chiffres sont loin de l’objectif affiché par la BCE d’une hausse des prix « proche mais inférieure à 2% »."

j'en viens à me demander si l'on ne souhaite éviter la déflation que parce qu'elle inciterait, psychologiquement, à réduire la consommation, car j'imagine que l'attentisme des consommateurs touche la consommation futile (donc la production futile), pas la consommation qui leur est nécessaire, ni celle qui leur importe...

Dès lors, une politique monétaire "verte" ne devrait-elle pas être justement, de la part de la BCE, de viser une inflation aussi proche que possible de -1 % plutôt qu'une inflation aussi proche que possible de 2% ?

Qu'est-ce qui fait peur, concrètement, dans la déflation ?

Ça n'a rien d'idiot.
J'imagine que la perspective de vendre leurs colifichets moins chers n'enthousiasme pas les financiers et les industriels qui président aux destinées de nos contrées. Déflation, ça commence comme décroissance, c'est donc effrayant quand on pense qu'une croissance infinie dans un monde fini est possible - et même souhaitable.
J'aurais tendance à penser que le taux d'inflation optimal correspond à l'évolution du pouvoir d'achat. Dans une période prospère, si les salaires augmentent, il semble logique que les commerçants se permettent aussi d'augmenter les prix. Dans une période de crise qui est la nôtre depuis un an 2008 2000 les années 70, hors phénomènes ponctuels comme une crise pétrolière, il semble tout aussi logique et "sain" que les prix s'alignent sur un pouvoir d'achat en berne. Faute d'Euro et de JO en 2020, les téléspectateurs, dont certains ont perdu une partie de leurs revenus, ont été moins nombreux que prévus à changer de téléviseurs, donc les fabricants tendent à brader leurs stocks. On peut le déplorer pour de bonnes raisons (moins de ventes donc moins de vendeurs/livreurs salariés) et s'en réjouir pour d'aussi bonnes raisons (moins de déchets/pollution), mais je pense qu'il faut surtout éviter de penser que des prix plus bas équivalent forcément à une population appauvrie.

capitaine Fracasse a écrit:

Une question probablement très idiote, vu mon ignorance totale, mais...

lisant ceci : "Eurostat a également annoncé vendredi que l’inflation était restée négative dans la zone euro en octobre, pour le troisième mois consécutif. Les économistes s’inquiètent d’un scénario de déflation, un cercle vicieux dans lequel la baisse des prix suscite l’attentisme des consommateurs, provoquant une chute de la production alimentant elle-même la baisse des prix.
En octobre, l’inflation s’établissait à -0,3%, stable par rapport à septembre, selon une première estimation d’Eurostat. En août, cet indicateur avait plongé au-dessous de zéro pour la première fois depuis mai 2016, à -0,2%.
Ces chiffres sont loin de l’objectif affiché par la BCE d’une hausse des prix « proche mais inférieure à 2% »."

j'en viens à me demander si l'on ne souhaite éviter la déflation que parce qu'elle inciterait, psychologiquement, à réduire la consommation, car j'imagine que l'attentisme des consommateurs touche la consommation futile (donc la production futile), pas la consommation qui leur est nécessaire, ni celle qui leur importe...

Dès lors, une politique monétaire "verte" ne devrait-elle pas être justement, de la part de la BCE, de viser une inflation aussi proche que possible de -1 % plutôt qu'une inflation aussi proche que possible de 2% ?

Qu'est-ce qui fait peur, concrètement, dans la déflation ?

En fait il y a plusieurs sujets qui se croisent dans ton message.
1/Evidemment les consommateurs ne diffèrent pas les achats nécessaires(eau, nourriture, énergie...) mais le font potentiellement pour tous les autres(voiture, habitation, électronique, électroménager, vêtements...)
2/Dans le fonctionnement économique actuel ça veut dire que des tas de commerce et d'entreprises qui ne rentrent plus d'argent et donc qui ne paient plus leurs employés qui consomment moins voire se retrouvent à la rue, ce qui fait encore baisser les prix et renforce le phémonème d'attente(encore un mois et cet appartement vaudra 10 000€ de moins), au final chomage de masse, renforcement de la pauvreté, budget de l'état en berne, bref rien de vraiment souhaitable.
2/bis Et à vue de nez une déflation généralisée en plus d'être problématique pour le paiment de la dette(ça fait augmenter sa valeur) me parait difficilement controlable : il y a un phénomène de cliquet et d'autorenforcement, bref "viser" une valeur semble utopique.
3/sur le sujet plus général de la croissance, la décroissance et la surconsommation. Je suis hostile à l'idée de décroissance qui implique forcément un appauvrissement(la croissance c'est pas seulement des bagnoles et des téléphones, c'est aussi, des maisons, des livres, l'éducation, la santé...). En revanche il y a clairement à faire sur l'orientation de la production afin de la rendre utile à tous, moins polluante et moins consommatrice de ressources.

Je le dis et je le redis, tu mets deux humains à bavarder dans une pièce pendant une heure, et ils génèrent des idées, dont certaines peuvent avoir une valeur marchande.

Dans une société où la production intellectuelle a maintenant plus de valeur que la production industrielle (société de service), je trouve particulièrement crétin de vouloir faire de la décroissance.

Le problème c'est pas la croissance, c'est quelle croissance et comment.

Cat

Nan mais on dit la même chose. Il ne s'agit pas de faire du Macron et de crier haro sur les Amish dès qu'on parle de décroissance. Evidemment que l'important c'est de savoir quelle croissance, ou quelle décroissance. Là on parlait d'inflation et de croissance chiffrée, on parlait de ces analystes ébahis devant une courbe de PIB qui bande, on parlait d'indicateurs macroéconomiques. Pour tout cela, je suis désolé mais il va falloir s'habituer à voir des chiffres en berne, notamment pour plein de raisons écologiques et énergétiques. Cette croissance chiffrée, c'est aussi la privatisation du logement, de la culture, de l'éducation et de la santé. C'est aussi la multiplication des bulles financières.
Hormis quelques hurluberlus, les tenants de la "décroissance" ne prône pas le marasme ou le retour au Moyen-Age. Si dans dix ans la famille française moyenne est limitée à un voyage en avion par an, à dix jours de fringues made in Europe dans son armoire au lieu de cinquante made in China, à changer de smartphone tous les cinq ans et de télé tous les douze ans, à manger de la viande/poisson deux fois par semaine et pas à chaque repas et à travailler de chez soi aussi souvent que possible, cela représentera une sacrée "décroissance" chiffrée mais pas un appauvrissement.

Un voyage en avion par an ce serait la moyenne ?

L'économie en quelques graphiques en 2020 :

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/10/30/confinement-et-economie-huit-graphiques-qui-montrent-l-onde-de-choc-depuis-mars_6057938_4355770.html

Cat

Cat Lord a écrit:

L'économie en quelques graphiques en 2020 :

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/10/30/confinement-et-economie-huit-graphiques-qui-montrent-l-onde-de-choc-depuis-mars_6057938_4355770.html

  Cat

ils donnent des explications sans expliquer les graphiques. Je suis perdu. Certains graphiques paraissent incomplet, d'autres tombent comme un cheveu sur la soupe. C'est fait pour des spécialistes de l'économie ?

Et j'ai toujours pas compris en quoi la déflation n'était pas bonne. Je perds de l'argent ,année après année à cause de l'inflation, pour une fois je vais en gagner.

Hildoceras a écrit:

Et j'ai toujours pas compris en quoi la déflation n'était pas bonne. Je perds de l'argent ,année après année à cause de l'inflation, pour une fois je vais en gagner.

Parce que les dettes ne sont jamais remboursées, que l'investissement est au point mort et que la production s'effondre. Le problème c'est pas une baisse de prix à un moment donné mais que ça forme un cercle vicieux qui met à bas des économies et dont on ne sait que très difficilement sortir (sans par exemple, comme souvent, une bonne guerre).

il y a plusieurs millions de personnes en France à qui ça ne fait ni chaud ni froid : les très pauvres, les chômeurs, les retraités.

pourquoi les dettes ne sont-elles jamais remboursées ? À part le fait que certains actifs deviennent chômeurs.

parce que leur valeur augmente.

Mais elles augmentent de la déflation, pas plus. si tu n'es pas en mesure de payer ça, c'est que tu n'étais pas en mesure de t'endetter au départ.


edit : tu me diras, je n'ai jamais compris cette histoire de s'endetter. Si tu n'as pas l'argent, tu n'achètes pas, c'est tout.