L'économie expliquée aux fous

kerloic a écrit:

Que le gouvernement central contrôle des entreprises au nom des citoyens fait-il du gouvernement central une entreprise ?

Difficile à dire. Peut-on analyser le gouvernement comme étant la somme de ses morceaux?

Le gouvernement central se comporte certe comme une entreprise avec des fonds illimités en prenant la place du privé. Une société d'État est une société privé contrôlée par le gouvernement. Elle échappe au contrôle direct de l'exécutif et le législatif n'a que peu de contrôle réel sur cette société, autrement que de faire une législation spécifique, au risque de nuire aux intérêts économique de la société, donc aux dividendes perçus par l'État. Hydro-Québec, la Société des Alcools, Loto-Québec, la Société d'Assurance-Automobile, ce sont toutes des sociétés d'État au caractère lucratif, exactement comme une entreprise privée, mais avec la bureaucratie gouvernementale.

Le Libor touche surtout les produits dérivés.

Une intro en texte ici:
http://www.investopedia.com/articles/economics/09/london-interbank-offered-rate.asp

viper37 a écrit:

kerloic a écrit:

Que le gouvernement central contrôle des entreprises au nom des citoyens fait-il du gouvernement central une entreprise ?

Difficile à dire. Peut-on analyser le gouvernement comme étant la somme de ses morceaux?

Qu'importe la partition (au sens mathématique du terme) de l'état, il dispose de droits qui en font par nature une organisation différente d'une entreprise. Une entreprise n'est pas souveraine et ne peut exercer des pouvoir d'administration que par délégation d'un état. Il suffit de regarder le devenir de l'entreprise la plus proche d'un état (la compagnie anglaise des indes orientales) pour en saisir la différence sur un plan pratique.

gwann a écrit:

Il suffit de regarder le devenir de l'entreprise la plus proche d'un état (la compagnie anglaise des indes orientales) pour en saisir la différence sur un plan pratique.

Tiens, t'aurais une référence bibliographique sur ce sujet spécifique ?

@ViperTu dis toi même qu'une entreprise à capitaux publiques n'est pas la même chose qu'un gouvernement, qu'un Etat... Tu peux défendre la suppression des entreprises à capitaux publics - je ne suis pas d'accord, mais c'est défendable - ; tu ne peux pas, rationnellement, intellectuellement, assimiler l'Etat à une entreprise.

DD a écrit:

gwann a écrit:

Il suffit de regarder le devenir de l'entreprise la plus proche d'un état (la compagnie anglaise des indes orientales) pour en saisir la différence sur un plan pratique.

Tiens, t'aurais une référence bibliographique sur ce sujet spécifique ?

Non :red:

gwann a écrit:

viper37 a écrit:

kerloic a écrit:

Que le gouvernement central contrôle des entreprises au nom des citoyens fait-il du gouvernement central une entreprise ?

Difficile à dire. Peut-on analyser le gouvernement comme étant la somme de ses morceaux?

Qu'importe la partition (au sens mathématique du terme) de l'état, il dispose de droits qui en font par nature une organisation différente d'une entreprise. Une entreprise n'est pas souveraine et ne peut exercer des pouvoir d'administration que par délégation d'un état. Il suffit de regarder le devenir de l'entreprise la plus proche d'un état (la compagnie anglaise des indes orientales) pour en saisir la différence sur un plan pratique.

hmm.
Prenons le cas d'une municipalité. Elle n'existe que par le vouloir de l'État qui l'a créé (ici, les provinces), les droits des villes&villages découlent directement de la loi provinciale sur les affaires municipales. Elle ne peut exercer ses pouvoirs que dans les limites prévue par l'État.

Si je regarde la province, ses pouvoirs sont déterminer par la Constitution canadienne et elle ne peut pas signer ce qu'elle veut comme entente internationale. D'ailleurs, si le PM de ma province veut rencontrer un dignitaire étranger lors d'une visite officielle au pays, ça se fait au bon vouloir de l'autorité centrale, en théorie.

Est-ce que les villes et les provinces sont des gouvernements ou simplement des entreprises?

DD a écrit:

@ViperTu dis toi même qu'une entreprise à capitaux publiques n'est pas la même chose qu'un gouvernement, qu'un Etat... Tu peux défendre la suppression des entreprises à capitaux publics - je ne suis pas d'accord, mais c'est défendable - ; tu ne peux pas, rationnellement, intellectuellement, assimiler l'Etat à une entreprise.

La société d'État est comme une entreprise privée. La mission est la même, augmenter la richesse des actionnaires.
Si on regarde l'État comme fournisseur de service, la seule différence est qu'il n'y a pas de liens direct entre le payeur et l'utilisateur. Lorsque je paye ma ligne téléphonique à chaque mois, j'obtiens le service. Lorsque je paye mes impôts, je n'ai aucune garantie d'obtenir les services promis.

viper37 a écrit:

Est-ce que les villes et les provinces sont des gouvernements ou simplement des entreprises?

Ce sont des collectivités locales, ce qui n'est ni une entreprise ni un gouvernement souverain.
Les organisations humaines ne se divisent pas un ou 2 types.

viper37 a écrit:

gwann a écrit:

viper37 a écrit:

Difficile à dire. Peut-on analyser le gouvernement comme étant la somme de ses morceaux?

Qu'importe la partition (au sens mathématique du terme) de l'état, il dispose de droits qui en font par nature une organisation différente d'une entreprise. Une entreprise n'est pas souveraine et ne peut exercer des pouvoir d'administration que par délégation d'un état. Il suffit de regarder le devenir de l'entreprise la plus proche d'un état (la compagnie anglaise des indes orientales) pour en saisir la différence sur un plan pratique.

hmm.
Prenons le cas d'une municipalité. Elle n'existe que par le vouloir de l'État qui l'a créé (ici, les provinces), les droits des villes&villages découlent directement de la loi provinciale sur les affaires municipales. Elle ne peut exercer ses pouvoirs que dans les limites prévue par l'État.

Si je regarde la province, ses pouvoirs sont déterminer par la Constitution canadienne et elle ne peut pas signer ce qu'elle veut comme entente internationale. D'ailleurs, si le PM de ma province veut rencontrer un dignitaire étranger lors d'une visite officielle au pays, ça se fait au bon vouloir de l'autorité centrale, en théorie.

Est-ce que les villes et les provinces sont des gouvernements ou simplement des entreprises?

Là on rentre dans le fait que le pouvoir étatique ne s'exerce pas à un unique niveau, mais relève de plusieurs formes.
Dans un état centralisé, l'état central peut déléguer des pouvoirs aux collectivités locales
Dans un état confédéral, ce sont les entités confédérées qui délèguent à l'état central (mais qui peuvent également déléguer d'autres pouvoirs à des circonscriptions locales)
Dans un état fédéral, la situation est intermédiaire, avec une légitimité double souvent.

Dans tous les cas, les villes et les provinces font partie du gouvernement. Les anglophones ont des termes simples (comme souvent) pour définir cela : central government et general government (incluant toutes les collectivités locales et le gouvernement central).

Pour une banque, les collectivités locales font clairement partie de la sphère étatique. Généralement elles constituent une catégorie à part des gouvernements centraux (parce que leur pouvoir d'imposition est moindre, notamment), mais elles ne sont en aucun cas analysées comme des entreprises.

gwann a écrit:

Ce sont des collectivités locales, ce qui n'est ni une entreprise ni un gouvernement souverain.
Les organisations humaines ne se divisent pas un ou 2 types.

Mais où placer la vente d'alcool? La gestion d'un amphithéâtre sportif?

viper37 a écrit:

gwann a écrit:

Ce sont des collectivités locales, ce qui n'est ni une entreprise ni un gouvernement souverain.
Les organisations humaines ne se divisent pas un ou 2 types.

Mais où placer la vente d'alcool? La gestion d'un amphithéâtre sportif?

À ton avis ?

*viper 3-7, viper 3-7
Stall immediately, you've been targetted by several enemy aircrafts
Roger*

Note pour Pero : c'est pas la meilleure des consignes à adresser à un avion ou un hélico, ça... en aéronautique, to stall, c'est être en perte de vitesse, ce qui suit c'est le décrochage et le crash

A moins que ce soit ton objectif...

Ah. Bon bin ce qui suit de toute façon c'est Mayday Mayday!

Keyan Farlander a écrit:

Note pour Pero : c'est pas la meilleure des consignes à adresser à un avion ou un hélico, ça... en aéronautique, to stall, c'est être en perte de vitesse, ce qui suit c'est le décrochage et le crash

A moins que ce soit ton objectif...

Je crois bien que stall c'est même tout simplement décrocher.

forezjohn a écrit:

Keyan Farlander a écrit:

Note pour Pero : c'est pas la meilleure des consignes à adresser à un avion ou un hélico, ça... en aéronautique, to stall, c'est être en perte de vitesse, ce qui suit c'est le décrochage et le crash

A moins que ce soit ton objectif...

Je crois bien que stall c'est même tout simplement décrocher.

Bah oui, on décroche de l'ennemi, pas l'avion.

Pero Coveilha a écrit:

Ah. Bon bin ce qui suit de toute façon c'est Mayday Mayday!

C'est ce que je dis quand mes enfants fouillent dans mes affaires de JDR

"Mes dés ! Mes dés ! "

DD a écrit:

viper37 a écrit:

gwann a écrit:

Ce sont des collectivités locales, ce qui n'est ni une entreprise ni un gouvernement souverain.
Les organisations humaines ne se divisent pas un ou 2 types.

Mais où placer la vente d'alcool? La gestion d'un amphithéâtre sportif?

À ton avis ?

L'État se comporte alors comme une entreprise. Walks like a duck, talks like a duck...

viper37 a écrit:

DD a écrit:

viper37 a écrit:

Mais où placer la vente d'alcool? La gestion d'un amphithéâtre sportif?

À ton avis ?

L'État se comporte alors comme une entreprise. Walks like a duck, talks like a duck...

Ah l'argument fonctionnaliste. Du Canada Dry ? Si tu utilises une chaussure pour enfoncer un clou, ta chaussure est un marteau ?

D'ailleurs ton "alors" est symptomatique. On est passé de l'Etat est une entreprise à "l'Etat se comporte alors comme une entreprise". Bon, il reste juste à arriver à "l'entreprise à capitaux publics se conduit comme une entreprise" et on sera arrivé au bout...

Quel rapport entre la vente d'alcool et l'État ? L'État vend de l'alcool au Canada ?

Au Quebec, il me semble qu'il a le monopole sur l'importation d'alcool. Peut être aussi sur la dsitribution, je sais pas :red:

T'as la SAQ qui a le monopole passé une certaine heure je crois.

et la SAQ n'a rien à voir avec une administration C'est peut-être une entreprise publique mais ce n'est pas "l'État".
Depuis le début il y a des raccourcis qui me hérissent.

Même quand l'État fournit des services au travers d'une entreprise publique, on ne peut pas mélanger ce qui définit un État et ce qui définit une entreprise, même publique. Et c'est justement quand une entreprise se met à penser comme un État qu'on va vers les problèmes. On a cité la Compagnie des Indes, on pourrait ajouter les compagnies fruitières ou pétrolières.

Dans le même temps, l'histoire de nos institutions modernes comme sociétés (comme communauté définies par des facteurs économiques, de production/consommation) davantage que comme communauté politique incite à ces confusions. On reprend le débat sur l'Etat-nation ? Keyser ?

ſig. Fracasso a écrit:

Quel rapport entre la vente d'alcool et l'État ? L'État vend de l'alcool au Canada ?

Oui. En dehors du Québec, c'est tout l'alcool qui est vendu par le gouvernement, au Québec, les vins de qualité et les bières importées.

Tu as le droit à des importations privées si tu payes à la Société des Alcools du Québec sa part de profits qui lui reviendrait normalement + les frais de douanes applicables + les taxes en vigueur.
La SAQ a le monopole de l'importation d'alcool et un quasi monopole sur la distribution. Il est impossibler pour un vinicole de vendre son vin ailleurs que chez lui, par exemple, en petite quantité.